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Santé - Diabète

Une nouvelle classe de médicaments réduit le risque de mortalité cardio-vasculaire

Les inhibiteurs de la SGLT-2 sont prometteurs pour la protection cardiaque des diabétiques.

Le diabète touche plus de 387 000 personnes dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé.

Les risques cardiaques chez les personnes souffrant de diabète continuent de constituer un souci pour les praticiens. Malgré toutes les avancées thérapeutiques enregistrées au cours des deux dernières décennies, « les objectifs souhaités n'ont toujours pas été atteints, notamment pour ce qui est de la diminution des risques des maladies cardio-vasculaires », constate le Dr Sélim Jambart, professeur émérite d'endocrinologie. « Ces maladies restent la principale cause de décès chez les personnes diabétiques », souligne de son côté le Dr Maurice Khoury, cardiologue.
Une nouvelle molécule mise récemment sur le marché a montré son efficacité dans la réduction des risques cardio-vasculaires chez les personnes diabétiques, poursuivent les spécialistes. Ils s'exprimaient lors d'une conférence de presse tenue en marge des travaux du deuxième congrès sur les maladies cardiométaboliques (c'est-à-dire les maladies cardiaques associées à des troubles du métabolisme comme le diabète, l'obésité, l'hypercholestérolémie...) organisé récemment par la société Boehringer Ingelheim.
Appartenant à la famille des inhibiteurs de la SGLT-2, ce médicament a montré une baisse de 13 % du risque de mortalité cardio-vasculaire chez les patients diabétiques. « Ce qui est prometteur », affirment les spécialistes, précisant que les études se poursuivent pour voir s'il s'agit d'un effet de molécules ou d'une classe de médicaments.
La SGLT-2 ou cotransporteur sodium-glucose de type 2 est une protéine qui réabsorbe le glucose dans les reins pour empêcher sa concentration dans les urines. Chez les personnes diabétiques, la SGLT-2 ne peut pas réabsorber toute la quantité de sucre présente dans le sang. L'excès de glucose passe donc dans les urines.
Les inhibiteurs de la SGLT-2 ont pour fonction de bloquer cette protéine. De ce fait, le sucre passe en grande quantité dans les urines. Cela entraîne une amélioration des fonctions pancréatiques notamment celle de la cellule bêta qui sécrète l'insuline, comme l'ont montré les études menées sur cette classe de médicaments.
Cette thérapie a toutefois ses limites. Les inhibiteurs de la SGLT-2 ne sont pas encore indiqués chez les diabétiques de type 1. De plus, ils ne peuvent pas être prescrits en cas d'insuffisance rénale, puisque leur mode d'action n'est pas compatible avec des reins qui ne fonctionnent pas bien. Ces médicaments sont par ailleurs indiqués avec prudence chez les patients ayant des infections urinaires à répétition ou des infections génitales, comme chez les personnes âgées diabétiques et hypertendues.

Faits sur le diabète
– Le diabète touche plus de 387 millions de personnes dans le monde, selon l'Organisation mondiale de la santé.
– Selon la Fédération internationale du diabète, en 2011, le diabète et le prédiabète ou intolérance au glucose touchaient respectivement 366 millions et 280 millions d'individus dans le monde. Ce chiffre risque de doubler d'ici à 2030 avec 522 millions de diabétiques et 398 millions de prédiabétiques.
– Une personne est considérée prédiabétique lorsque son taux de glycémie à jeun est supérieur à 100 mg/dl et celui de l'hémoglobine glycosylée (Hb1Ac), qui signe la moyenne du sucre au cours des trois derniers mois, frôle les 5,7 %.
– Il existe deux types de la maladie. Le diabète de type 1 est dû à un déficit total de l'insuline sécrétée par le pancréas. Il constitue 10 % de l'ensemble des cas et est principalement diagnostiqué chez des personnes jeunes, avec des prédispositions génétiques. Le diabète de type 2 est essentiellement le résultat du mode de vie malsain. Il est principalement causé par une résistance à l'insuline. Pour éviter une élévation du taux de glucose dans le sang, le pancréas sécrète une plus grande quantité d'insuline et finit par s'épuiser. La maladie apparaît généralement après l'âge de 40 ans, mais de plus en plus de cas sont diagnostiqués à un âge plus jeune en raison de l'obésité abdominale, de la sédentarité, du tabagisme et de la mauvaise alimentation.
– Quel que soit le type du diabète, la maladie peut affecter les petits et les gros vaisseaux de l'organisme. Elle peut aussi causer une rétinopathie (atteinte de la rétine) ou une insuffisance rénale.
– Le diabète n'arrive jamais seul. Il est souvent accompagné d'autres pathologies comme un taux élevé des triglycérides et/ou du cholestérol dans le sang, une hypertension ou une adiposité viscérale, d'où la nécessité de traiter l'ensemble du syndrome dit métabolique.

Les risques cardiaques chez les personnes souffrant de diabète continuent de constituer un souci pour les praticiens. Malgré toutes les avancées thérapeutiques enregistrées au cours des deux dernières décennies, « les objectifs souhaités n'ont toujours pas été atteints, notamment pour ce qui est de la diminution des risques des maladies cardio-vasculaires », constate le Dr Sélim...

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