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Liban - Urbanisme

Nadim Gemayel expose son projet de réaménagement de la place Sassine : Restituer aux lieux leur symbolique

Les travaux devraient être entamés l'an prochain. Ils s'étaleront sur deux ans et prévoient le réaménagement de 35 000 mètres carrés, dont 5 000 mètres carrés d'espace public.

Vue des kiosques et de l’espace prévus à l’intention des adolescents. Sources : municipalité de Beyrouth, QED, Achrafieh 2020.

Dans une ambiance conviviale et autour d'un pot entre amis, Nadim Gemayel, député d'Achrafieh-Rmeil-Saïfi, a présenté son projet de réaménagement de la place Sassine, endroit emblématique de la ville. Un projet sur lequel il planche depuis cinq ans avec l'ancien et actuel conseil municipal de Beyrouth, partant de sa conviction qu'il est de son devoir en tant que député d'œuvrer pour le développement et l'amélioration de la ville qu'il représente. « Plutôt que d'accepter le chaos dans lequel nous vivons et de rester les bras croisés face à tous les problèmes que nous rencontrons, j'ai choisi d'œuvrer pour l'amélioration de ma ville », affirme Nadim Gemayel, lors de cette rencontre organisée à l'initiative de Michel Ghanem, son ami, dans son appartement à Saifi Village.

« L'ancien et l'actuel conseil municipal de Beyrouth ont réalisé de nombreux projets relatifs aux routes et aux trottoirs, souligne Nadim Gemayel. Ils les ont modifiés sans pour autant prendre en compte l'ingénierie urbaine. Notre projet est plutôt complet et prévoit la création de nouveaux espaces publics. Il a pour objectif de restituer à la place sa fonction, d'autant que depuis les années 1960, Beyrouth s'est développée de façon chaotique, sans aucune vision urbaine. » Il a rappelé qu'après la guerre, seuls deux grands projets ont été réalisés dans la capitale, celui du centre-ville, créant un rayonnement économique dans la région s'étalant de New Saifi jusqu'à Minet el-Hosn, et celui de la côte maritime.

 

Trois nouvelles zones
Le projet, réalisé par le bureau d'architecture QED, a été présenté par Mona Rizk, l'une des architectes ayant travaillé sur le projet aux côtés de Naji Nassar. Elle explique que le projet en question a plusieurs objectifs allant de l'amélioration du problème de la circulation jusqu'à la physionomie du paysage en passant par l'éclairage, les trottoirs, l'aménagement urbain, les feux de signalisation...

Revenant sur le développement dans la ville depuis les années 1960, Mona Rizk a expliqué que l'avenue Élias Sarkis (ex-avenue de l'Indépendance) et la rue Alfred Naccache ont divisé Achrafieh en quatre régions. « La place Sassine a perdu sa vocation et s'est transformée en un carrefour desservant plusieurs axes routiers, souligne-t-elle. Les projets réalisés au cours des dernières quatre décennies pour parer au problème de la circulation n'ont pas atteint leur but, le problème ne faisant que s'aggraver encore plus. »
Pour réaménager la place Sassine, les architectes ont procédé à l'étude de l'ensemble de la région. Les objectifs fixés sont nombreux et visent à « restituer à la place son importance et son symbolisme ». « Nous voudrions développer le sentiment d'appartenance chez les Achrafiotes, assurer la cohésion entre les différentes classes sociales et redynamiser la place sur les plans culturel et économique », insiste Mona Rizk.

À cet effet, les architectes ont effectué des études de comparaison avec d'autres pays pour déterminer les défis auxquels ils ont été confrontés et les moyens pour les surmonter. Ils ont également mené une étude approfondie portant sur le problème de la circulation. « Notre projet permet d'améliorer le trafic routier d'environ 65 %, affirme Mona Rizk. Ce n'est pas assez, mais c'est le meilleur résultat auquel nous pouvons parvenir dans l'état actuel des choses, sans avoir à percer de nouvelles routes et à créer de nouveaux ponts. Nous avons aussi créé des zones piétonnes qui soient sûres et accessibles à tous. »

 

(Pour mémoire : Lancement prochain d’un plan de réaménagement pour la place Sassine)

 

Cinq mille mètres carrés d'espaces publics
Le projet vise à rénover un espace de 35 000 mètres carrés dont 5 000 mètres carrés d'espace public. Il prévoit ainsi de fermer la route venant de Sodeco vers Sassine et débouchant sur Mar Mitr, « parce que c'est la route la moins empruntée et celle qui fait le plus d'embouteillage ». De plus, « il y a d'autres circuits qui peuvent être empruntés pour y déboucher ». De même, la surface de la place a été plus que doublée grâce à des parcelles de terrains expropriées que le conseil municipal a consacrées au projet. En outre, le toit du tunnel qui descend vers Mar Mitr va être prolongé de 150 mètres jusqu'à l'ABC.
Trois nouveaux espaces vont être créés respectivement de 1 150, 3 000 et 930 mètres carrés « et ce, sans avoir recours à de nouvelles expropriations ».

La place centrale abritera un mémorial aux martyrs. Le monument dédié à l'ancien chef de l'État Bachir Gemayel, assassiné en 1982, est maintenu à sa place. « Nous avons aménagé des places où les gens peuvent s'asseoir, souligne Mona Rizk. Quant aux noms des martyrs, ils seront inscrits tout au long du mur. La place sera plus découverte et toutes les allées ont été élargies, mesurant au moins trois mètres de largeur. »

La deuxième place s'étend du café Starbucks vers le complexe ABC. « Cette zone deviendra plus active avec un espace polyvalent qui pourra accueillir les différents événements, comme les expositions, les messes, les concerts... note Mona Rizk. Nous y avons également créé un espace de jeux pour les enfants, loin de la route et des voitures. Un espace a été aménagé pour les parents pour pouvoir surveiller leurs enfants. Sur cette place aussi, un espace destiné aux adolescents avec des kiosques à café est prévu. » Des panneaux photovoltaïques placés sur le toit des kiosques permettront d'alimenter cette place en électricité.
La troisième zone sera située du côté de la route menant à l'hôtel Alexandre. « Dans cette zone, on a prévu un amphithéâtre qui peut accueillir les activités qui se font au niveau de la région, comme des cours de sport, de yoga... », indique Mona Rizk.

 

Deux ans de travaux
Les architectes ont, avec la collaboration du conseil municipal, envisagé deux nouveaux parkings, l'un du côté de l'hôtel Alexandre, l'autre du côté de l'église Notre-Dame des grecs-orthodoxes. En ce qui concerne les trottoirs, ils ont été élargis, de manière à avoir au moins 2,40 mètres de largeur. « Nous avons aussi étudié le système d'éclairage, poursuit Mona Rizk. Ainsi, les ampoules ordinaires seront remplacées par des ampoules LED. Nous allons réintroduire certains arbres qui étaient connus dans la région comme les agrumes, le jacaranda. Nous allons également planter des chênes. »

D'un montant total de 10 millions de dollars, « ce projet sera entièrement financé par le conseil municipal de Beyrouth », affirme Nadim Gemayel. Son exécution nécessitera en moyenne deux années et les travaux devraient être entamés l'an prochain. « Nous présenterons les dossiers d'appel d'offres en octobre, puis lancerons les appels d'offres, un processus qui s'étalera sur près de six mois », explique le député.
Il est vrai que ce projet concerne une région bien précise de la ville de Beyrouth, la place Sassine à Achrafieh, mais Nadim Gemayel a l'ambition de faire en sorte qu'il constitue un projet pilote pour la ville, qui pourra être dupliqué dans d'autres zones, comme à Moussaitbé et La Quarantaine. « Nous sommes certains qu'il va contribuer à un vrai développement de la région, pour que nous puissions vivre enfin dans une ville qui nous ressemble, une ville moderne dans laquelle il fait bon de vivre », conclut-il.

 

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commentaires (2)

Tant que nous aurons des hezbollahis et autres crétins de la sorte en liberté, vous n'aurez jamais une ville moderne a notre image cher Nadim.

Pierre Hadjigeorgiou

09 h 15, le 08 août 2017

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Commentaires (2)

  • Tant que nous aurons des hezbollahis et autres crétins de la sorte en liberté, vous n'aurez jamais une ville moderne a notre image cher Nadim.

    Pierre Hadjigeorgiou

    09 h 15, le 08 août 2017

  • Arrêtez avec la "symbolique"; créez des stades, des terrains de foot, des piscines municipales pour aider les jeunes à socialiser, à se défouler, à s'entraîner et à se donner des héros à l'image de Zizou, de Manudou ou de Neymar au lieu de glander dans les rues avec un pétard au bec et une arme à la ceinture. Ce n'est pas la symbolique qui enverra les Libanais aux JO.

    Marionet

    09 h 08, le 08 août 2017

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