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Liban - Interview

De Charette : Le dynamisme à Beyrouth est impressionnant

L'ancien ministre français des Affaires étrangères a effectué un séjour au Liban, placé sous le signe du patrimoine.

Hervé de Charette. Photo d’archives

Ancien ministre français des Affaires étrangères dans le gouvernement d'Alain Juppé (1995-1997), Hervé de Charette a effectué récemment une visite au Liban, placée sous le signe du patrimoine. Président de l'Association internationale de Tyr – France, il a participé à l'inauguration des « Ateliers de Tyr », dimanche dernier, en présence notamment de l'ambassadeur de France, Bruno Foucher. Un projet réalisé par l'Association internationale pour la sauvegarde de Tyr – Liban, présidée par Maha Chalabi et qui a vu le jour au terme de multiples efforts déployés depuis plusieurs décennies. Ce village « héberge des artisans d'art » et a pour objectif de « développer et de sauvegarder les métiers traditionnels », souligne M. de Charette. Il a également pour ambition d'aider les femmes et les personnes aux besoins spécifiques en leur assurant un travail durable.

M. de Charette, qui n'a pas visité Beyrouth depuis de longues années, a profité de son séjour pour se rendre dans plusieurs régions du pays. « À Beyrouth, les traces de la guerre civile ont presque disparu », constate-t-il, soulignant avoir été impressionné par le « dynamisme » observé dans la capitale et d'autres régions du pays. « Cela donne une image très positive » du pays, affirme-t-il dans un entretien accordé à L'Orient-Le Jour. « Il est vrai que les problèmes sociaux persistent, mais je trouve que le paysage beyrouthin est encourageant pour l'avenir », insiste-t-il.

Rencontres politiques
L'ancien chef du Quai d'Orsay a saisi l'occasion pour rencontrer également le chef de l'État, Michel Aoun, le Premier ministre, Saad Hariri (à la veille de sa visite à Moscou), le président de l'Assemblée nationale, Nabih Berry, ainsi que le chef de la diplomatie, Gebran Bassil, et le ministre d'État à la Planification, Michel Pharaon. Au menu des discussions : la situation au Liban, les relations bilatérales et les perspectives en Syrie.
« J'ai rappelé à M. Aoun ce que m'avait dit le président Jacques Chirac lorsqu'il avait déclaré que le Liban était la porte d'entrée de la France aux Proche et Moyen-Orient, explique M. de Charette. Cette phrase est toujours d'actualité. C'est la raison pour laquelle je pense que les liens entre nos deux pays sont si forts et permanents et qu'ils franchissent les difficultés. »

« Il est vrai qu'au cours des dernières années, la position internationale de la France a été affaiblie parce que nous ne résolvions pas nos problèmes intérieurs et parce que certaines de nos positions, notamment dans la région, n'étaient pas bien comprises, poursuit-il. L'élection de M. (Emmanuel) Macron change toutefois la donne et ouvre de nouvelles perspectives. Il a déjà souligné que sa politique étrangère sera différente de celle de ses prédécesseurs et que son engagement envers le Liban serait important. Il l'a d'ailleurs démontré en recevant le Premier ministre (Hariri) et en invitant son homologue libanais à une visite d'État. De plus, sous l'autorité de M. Macron, la France va non seulement résoudre ses problèmes intérieurs, mais elle va aussi reprendre sa place dans la vie internationale et peser en faveur de ses amis. »

Se penchant sur la crise syrienne, M. de Charette fait remarquer que le nombre de déplacés syriens que le Liban accueille est assez « déstabilisant ». « C'est trop lourd à porter sur les épaules d'une petite nation », affirme-t-il, notant que, parallèlement, le Liban a réussi à ne pas « être entraîné dans le chaos syrien ».

Affirmant que « la fin des conflits en Syrie approche », il note que la région entre « dans une nouvelle phase au cours de laquelle l'ensemble des acteurs impliqués dans la crise syrienne vont chercher à valoriser leur posture ». Une nouvelle phase qui soulève de nombreuses questions : que vont faire les forces qui ont contribué au succès, souvent dispersées, souvent les unes contre les autres ? La réconciliation des Syriens est-elle possible sur le terrain ? La sécurité sera-t-elle vraiment rétablie ? Par qui et à quelles conditions ?... Autant d'« enjeux d'une très grande portée », selon M. de Charette. « Il est de l'intérêt du Liban que ces questions se résolvent. Il est aussi de l'intérêt de la France de travailler avec le Liban sur ces questions », conclut-il.

 

 

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