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Scan TV - SCAN TV

Les enseignants, ces rapaces belliqueux...

Antoine Medawar. Capture d’écran

Ce qui est désolant, parfois, c'est l'arrogance et la prétention de certains journalistes qui se permettent de casser certains activistes ou des syndicalistes en direct à la télévision lorsqu'ils sont invités sur leur plateau pour débattre d'une affaire cruciale, qui touche l'ensemble de la société. Cependant, ces mêmes journalistes se comportent différemment face à des personnalités plus influentes, des figures publiques devenues surtout célèbres pour être moins honnêtes, pour leur discours pompeux et leurs promesses mensongères. Des journalistes pourtant expérimentés, vu leur âge, mais apparemment maquant sérieusement de cette maturité professionnelle leur permettant de rester impartiaux et de mener leur mission à bout, sans laisser le téléspectateur deviner le fond de leur pensée, aussi maladroite ou malintentionné pourrait-elle être.

Abdo Hélou, visiblement ignorant toutes les informations, même basiques, à propos de la nouvelle grille des salaires, s'est empressé de mener un interrogatoire titubant et flou avec le responsable de la communication au sein du syndicat des enseignants, Antoine Medawar, tout en lançant des accusations arbitraires à l'encontre de son invité dans son émission du matin sur la OTV, Jaridat el-Yawm. Souffrant visiblement d'une allergie quelconque liée aux enseignants, le journaliste n'a pas caché son agressivité en refusant d'écouter et en interrompant systématiquement l'éducateur qui s'efforçait d'éclaircir un simple point : la loi 46 octroyant certains droits aux enseignants du secteur privé – des droits leur permettant de vivre dignement après avoir été privés de toute augmentation depuis plusieurs années –, tout cela n'a aucune raison d'être perçu comme de la gourmandise ou comme un caprice. Le modérateur, accompagné de sa collègue, non moins emportée et ignorante dans cette affaire épineuse, présentent le corps enseignant comme constitué de rapaces profiteurs. Comme des privilégiés sans scrupule, exploitant les directions des écoles, prenant des vacances payées outrageusement longues (de trois mois selon les calculs erronés du journaliste) et bénéficiant, pour leurs enfants, d'un enseignement gratuit (un droit octroyé par la loi, ceci dit...). Bref, à en croire les insinuations de M. Helou, les enseignants sont des spéculateurs belliqueux, éternellement insatisfaits, et qui devraient se contenter de ce dont ils jouissent injustement...

Quid des parents incapables de supporter une augmentation supplémentaire des scolarités ? « Les scolarités ne cessent d'augmenter tous les deux ou trois ans, dans l'insouciance totale des comités des parents des établissements scolaires qui tardent à appliquer les dispositifs de la loi susmentionnée, pourquoi ne contrôlent-ils pas les budgets de ces écoles pour savoir où ont été versées ces hausses des scolarités, puisque je vous assure que ce ne l'est pas auprès des enseignants ? » (se) demande l'invité assailli. Qui répond avec indulgence à toutes les accusations de mauvaise foi et tente d'apporter les explications nécessaires pour dissiper tout malentendu ou imprécision persistant chez le journaliste et les téléspectateurs, mais rien ne semble satisfaire l'homme de télévision, qui finit par s'acharner également sur une éducatrice qui a eu le malheur d'intervenir par téléphone pour voler au secours de son collègue... « Vous voulez tout dire pour montrer que vous avez raison et que vous êtes parfaits, vous les enseignants », réplique le journaliste visiblement hors de lui-même, en raccrochant carrément au nez de l'intervenante qui voulait lui expliquer que la mission et le diplôme de l'éducateur lui donnent accès, en principe, à un meilleur salaire (elle en est encore à 1 200 dollars après 21 ans d'expérience) et que dans le secteur privé, des privilèges plus importants sont offerts aux employés, par ailleurs mieux payés selon le principe de l'offre et la demande.

Une tension palpable a dominé cette émission durant laquelle le chargé de communication au sein du syndicat des enseignants a réussi toutefois à asséner une leçon au présentateur manifestement dégoûté du corps professoral : comment donner le bon exemple, garder son sang-froid et se comporter en toute dignité, indépendamment du niveau d'éducation, de l'ignorance, de l'agressivité et de la mauvaise foi du public auquel il a affaire...

 

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Ce qui est désolant, parfois, c'est l'arrogance et la prétention de certains journalistes qui se permettent de casser certains activistes ou des syndicalistes en direct à la télévision lorsqu'ils sont invités sur leur plateau pour débattre d'une affaire cruciale, qui touche l'ensemble de la société. Cependant, ces mêmes journalistes se comportent différemment face à des personnalités...

commentaires (2)

pourquoi ne pas mettre le lien?? https://www.youtube.com/watch?v=MIDAJCTF81k

George Khoury

07 h 57, le 07 janvier 2018

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Commentaires (2)

  • pourquoi ne pas mettre le lien?? https://www.youtube.com/watch?v=MIDAJCTF81k

    George Khoury

    07 h 57, le 07 janvier 2018

  • otv, manar, nbn, etc...l'axe de la moumana'a ne fait ni dans le detail ni dans la dentelle. Leur cause est au dessus de tout et le peuple est oblige d'accepter le sacrifice ultime... "de casser certains activistes" je me serais attendu a mieux de la part de l'OLJ que le verbe "casser"

    George Khoury

    07 h 53, le 07 janvier 2018

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