Dans une démarche inédite, les ambassadeurs d’Égypte, Nazih Najari, et des Émirats arabes unis, Ahmad al-Chamsi, ansi que le chargé d’affaires saoudien Walid Boukhari se sont rendus ensemble la semaine dernière à Baabda pour être reçus par le président Michel Aoun, et pourraient rencontrer ensemble d’autres responsables libanais.
Selon une source diplomatique, les trois diplomates ont demandé au chef de l’État que le Liban « adopte la prudence » dans ses relations avec le Qatar, soumis à un blocus de la part de ces trois pays et de Bahreïn.
Ils ont exprimé le souhait que Beyrouth pratique « la politique de distanciation » à l’égard de Doha, accusant le Qatar de soutenir le terrorisme.
Les quatre pays avaient rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar le 5 juin dernier et imposé un blocus terrestre, aérien et maritime à Doha, après l’avoir accusé de financer le terrorisme, de promouvoir la coopération avec Téhéran et d’armer leurs opposants.
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De source diplomatique libanaise, on souligne que quelque 30 000 Libanais vivent au Qatar, où la communauté libanaise est florissante, et que le pays ne peut pas se permettre de se mettre à dos l’émirat.
À noter cependant que le président Aoun ne s’était pas rendu à l’inauguration de la Bibliothèque nationale du Qatar à laquelle il avait été invité le 16 avril dernier, invoquant des raisons de calendrier, et avait dépêché pour le représenter le ministre de la Culture Ghattas Khoury.
Le chef de l’État a profité de l’entretien avec les trois diplomates pour leur demander de transmettre à leurs pays respectifs sa demande d’aider le Liban à faire rentrer chez eux les déplacés syriens, si leurs maisons se trouvent dans des zones contrôlées par le régime. Il a souligné que de vastes parties de la Syrie étaient désormais « libérées » et qu’il était possible de s’entendre avec les autorités syriennes, par le biais du directeur de la Sûreté générale Abbas Ibrahim, notant qu’il y avait déjà eu plus d’une expérience réussie dans ce domaine par le passé. Le président faisait allusion au retour volontaire à la mi-avril de près de 500 réfugiés depuis Chebaa, au Liban-Sud, vers leur localité de Beit Jann, récemment reprise par le régime syrien, qui pourrait être suivi d’autres initiatives similaires.
D’après la source diplomatique, le chef de l’État réalise parfaitement que les trois pays sont hostiles au président syrien Bachar el-Assad, mais souhaite qu’ils emploient leurs bonnes relations avec les pays de l’Union européenne et les États-Unis pour les convaincre d’accepter d’établir un calendrier de retour des réfugiés syriens dans les zones sûres de leur pays.
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commentaires (4)
Hehehe ça vient ça vient l’isolation ... qu’on leur veuille ou non Elle arrive
Bery tus
23 h 13, le 12 mai 2018