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Culture - Festival de Jounieh

Il Divo, l’opéra pour les nuls ?

Le groupe de crossover classique ouvrait le Festival de Jounieh ce samedi : quand la pop tourne à l’opéra.

Il Divo sur la scène du Jounieh Summer Festival. Photo DR

Les mauvaises langues auraient mis les quelques gouttes de pluie qui ont rafraîchi le concert de samedi soir sur le compte des chanteurs. Il serait pourtant injuste de s’en prendre aux voix des artistes, dont les trémolos ne sont, après tout, pas si vilains que ça (cette appréciation ne tient pas pour la laborieuse interprétation de Pagliacci par David Miller, ténor à qui on ne saurait trop conseiller de se remettre Pavarotti et Carreras dans l’oreille et, surtout, de penser à sa respiration – ou à sa Ventoline).
Le groupe se produisait donc sur scène pour l’ouverture du Jounieh Summer Festival (sur le campus de l’Université Saint-Esprit de Kaslik), mais l’information n’a visiblement pas dû être transmise au quatuor, qui s’est félicité toute la soirée de pouvoir chanter... à Beyrouth. Qu’à cela ne tienne, ils ont assuré le show, passant des reprises de Robbie Williams et Elvis Presley à The Calling et Mozart, sans oublier l’éternelle Céline Dion, de Pour que tu m’aimes encore et My Heart Will Go On. Titanic n’a jamais été autant d’actualité. Ou justement pas : Il Divo semble venu d’un autre âge, et se complaît dans une ringardise qui pique les yeux autant que les oreilles. Aux mélodies mielleuses, se surimposaient sur le fond de la scène des vidéos dignes d’un clip des années 2000, où défilaient tour à tour des portraits sépia d’Urs Bühler, Carlos Marín, David Miller et Sébastien Izambard, bientôt suivis de plans de la tour Eiffel et de palmiers devant coucher de soleil. Pour ajouter encore au côté chanteur lover, Marín n’a d’ailleurs pas hésité à assaisonner le concert de petites saillies sexistes à souhait.
Musicalement, le groupe joue sur la corde d’un romantisme bas de gamme, qui prétend émouvoir les foules en mêlant orchestre et chant lyrique aux plus gros tubes de la pop. Ça aurait pu marcher. Cela donne finalement une sorte de patchwork de musique classique pour les nuls : du kitsch qui n’a pas le bon goût d’être ironique.

*Il Divo (Urs Bühler, Carlos Marín, David Miller et Sébastien Izambard), sortie du nouvel album Timeless le 10 août 2018.

Les mauvaises langues auraient mis les quelques gouttes de pluie qui ont rafraîchi le concert de samedi soir sur le compte des chanteurs. Il serait pourtant injuste de s’en prendre aux voix des artistes, dont les trémolos ne sont, après tout, pas si vilains que ça (cette appréciation ne tient pas pour la laborieuse interprétation de Pagliacci par David Miller, ténor à qui on ne saurait...

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