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Lifestyle - This is America

Melania Trump, sa parka, et l’effet boomerang

Quand l’épouse du président Trump joue la provocation avec une parka à 39 dollars, l’effet (boomerang) est garanti.

La veste de Melania Trump qui a créé la polémique lors de son déplacement au Texas le 21 juin 2018. Photo Reuters

Depuis l’entrée à la Maison-Blanche de Donald Trump, la First Lady, Melania, est scrutée. Chaque sourire, chaque moue est interprétée, de même qu’un écartement de la main de son époux, ou au contraire, un geste de tendresse envers le président. Depuis le 21 juin dernier, si Melania fait couler beaucoup d’encre, c’est à cause de la parka qu’elle portait à l’occasion d’une visite surprise dans un centre de rétention pour enfants au Texas. Alors que cette visite visait à conforter sa priorité affichée d’œuvrer pour la protection des enfants, elle a viré à la controverse en raison du message inscrit en grosses lettres blanches sur le dos de sa veste : I Really Don’t Care, Do U? soit « Je m’en fiche complètement, et vous ? »
De mémoire de Maison-Blanche, on n’avait jamais eu droit à une telle déclaration. Qu’a-t-elle voulu dire ou démontrer en arborant ce vêtement acheté chez Zara pour 39 dollars, alors que dans sa garde-robe se bousculent les créations de prestigieux designers, toutes nationalités confondues, acquises pour des milliers de dollars la pièce ? Cette veste a bien évidemment donné cours à toutes les spéculations et les nombreuses interprétations et interrogations continuent à se multiplier, dans un contexte particulièrement tendu. Est-elle à ce point inconsciente ? Comment personne à la Maison-Blanche n’a pu relever ce faux pas ? A-t-elle voulu faire mieux que la reine Marie-Antoinette ? A-t-elle voulu sciemment embarrasser son président de mari dont les frasques ont été rendues publiques ? Ou réparer sa maladresse lorsqu’elle avait chaussé des stilettos pour rendre visite aux victimes de l’ouragan Harvey qui avait frappé le Texas?


(Pour mémoire : "Je m'en fiche complètement": la veste de Melania Trump suscite la stupéfaction)


Un renvoi d’ascenseur utile
Les explications officielles n’ont fait que jeter encore plus d’huile sur le feu. La porte-parole de Mme Trump n’a, en effet, rien trouvé de mieux à dire que : « C’est juste une veste ! Il n’y a là aucun message caché. » Le président a fait mieux, prétendant que « ce message se réfère aux fake news ».

Les choses n’en sont pas restées là. Alors que le monde entier y va de son interprétation concernant les objectifs de la First Lady, également ex-mannequin, sa parka a causé un effet boomerang. Une journaliste américaine, Parker Molloy, a créé un site baptisé  IReallyDoCare.com, invitant le public à faire des donations à l’intention de 14 groupes et associations venant en aide aux migrants. Un appel qui a été entendu et cliqué des dizaines de milliers de fois. Nombre d’internautes ont également proposé des versions revisitées de la parka de Melania. La marque de vêtements Wildfang a ainsi créé sa propre veste, également de couleur kaki, mais portant l’inscription suivante, sur le dos : I Really Do Care, Don’t U. Elle l’a mise en vente pour la somme de 98 dollars, ainsi qu’un tee-shirt à 40. Toutes les pièces produites ont été écoulées, rapportant les deux premières heures 15 000 dollars. Le montant total des gains a été intégralement versé à l’organisme Raices, qui offre des services légaux aux émigrés et aux réfugiés.

La maison Wildfang n’en est pas à sa première collection activiste. « Quand vous avez une position et une plateforme comme celle de Première dame des États-Unis, il faut être naïf pour croire ou suggérer que votre tenue n’importe pas. Historiquement, la mode a toujours été un véhicule politique puissant pour exprimer des points de vue », relevait une responsable de la marque.

Melania Trump est la First Lady par laquelle le scandale éclate quand elle essaie de dévoiler la fashionista en elle. Les médias n’ont pas encore oublié la spectaculaire jaquette piquée de fleurs multicolores qu’elle avait jetée sur ses épaules lors de la réunion du G7 en Italie l’an dernier. Et pour cause, signée Dolce & Gabbana, elle était vendue à 51 500 dollars, ou l’équivalent du revenu annuel moyen des Américains, estimé à 53 889 dollars. Elle n’était pas, non plus, passée inaperçue avec sa blouse en soie fuchsia au grand nœud autour du cou qu’elle avait arborée lors du second débat présidentiel en 2016. Certes signée Gucci, cette pièce très flashy n’était pas du tout appropriée pour une telle circonstance. Selon certains esprits malveillants, son intention aurait été d’embarrasser son époux, alors candidat à la présidentielle, et qui venait de livrer un discours misogyne.

Mais quand elle a voulu jouer les populistes en se dirigeant vers l’avion présidentiel Air Force One revêtue d’une veste kaki à 39 dollars affichant un graffiti qui ne convenait pas à son rôle de Première dame, Melania Trump ne se doutait pas que son geste, jugé offensant, allait générer une collecte de fonds unique en son genre qui venait en aide à ceux et celles que son époux de président s’apprête à déshumaniser…



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