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Culture - Rencontre

Anthony Wonsey : Le jazz, c’est surtout un mode de vie

Venu de Boston et en tournée, le pianiste fait un arrêt par Beyrouth et le mythique Blue Note Café pour une session jam aux côtés de Élie Afif, Rony Afif et Avo Tutunjian.

Anthony Wonsey.

Les portraits en noir et blanc de musiciens passés par la boîte de jazz tapissent les murs : Chico Freeman, J. D. Allen, Lydia Warren, Franck Amsallem, Avo Tutunjian... Le Blue Note Café cultive une ambiance intimiste, où l’enseigne verte et lumineuse, un peu désuète et en surplomb de la scène, fait pendant aux lumières légèrement tamisées qui enveloppent le reste de la salle. Sirotant son whisky au bar, sémillant dans son pantalon de toile blanc et sa chemise bleu pétrole, Anthony Wonsey s’apprête à rejoindre le mur des célébrités.
Avant d’aller s’asseoir au piano, il raconte dans un sourire et avec les mains son parcours. Né d’une mère musicienne et d’un père amoureux de la musique, Wonsey a grandi à Chicago au milieu de neuf frères et sœurs : « Le piano était surtout une discipline pour eux. Je devais le faire, mais je n’étais pas intéressé. Mon père écoutait du jazz, et puis j’ai commencé à graviter autour, avec la radio, en écoutant les improvisations... Je suis devenu curieux et j’ai pris des leçons, en butinant ici et là. »
Depuis, Wonsey a bougé à Boston et en est à son sixième album : pianiste et compositeur, il est rapidement passé par la musique club et la house avant de revenir au jazz et de s’y tenir. « Le jazz, c’est surtout un mode de vie, c’est une communauté », dit-il. « Je me sens heureux quand je joue, ça vient du créateur, d’un autre monde, on ne peut pas le voir, mais on peut le sentir. Je compose en me forçant à composer. Parfois, je peux entendre un morceau en entier dans ma tête, parfois juste une mélodie, qui peut aboutir un an plus tard. »

Le reste du temps, il fait la part belle à l’improvisation : la série de concerts qu’il donne au Blue Note Café, du 17 au 21 juillet, n’est pas autre chose qu’une jam session. Accompagné en première partie par les deux frères Élie et Rony Afif, respectivement à la contrebasse et à la batterie, Wonsey sera rejoint aux alentours de minuit par Avo Tutunjian et son saxophone alto. Sur des airs de swing, ils enchaînent un joyeux mélange de grands classiques et de créations originales, ponctuées de glissandos délicieusement maîtrisés. Avec Charly Parker, Louis Hayes et Bill Evans dans l’oreille, Wonsey déroule des titres comme Two Lonely People, It Might as Well Be Spring ou Autumn Leaves, célèbre dans le milieu depuis son adaptation par Johnny Mercer. Mais le répertoire est changeant, et la session d’hier n’est pas celle de demain : « J’écoute ce qui est en train d’arriver. Il faut attendre et voir ce qui se passe », glisse Wonsey entre deux morceaux. Sur son piano droit, ouvert pour donner plus de brillance au son, il exécutera encore Little Mouse, composée par un ami russe, Dmitri Kolesnik, qui la dédiait à sa propre fille : tout en délicatesse, les notes de Wonsey appellent et répondent à celles des frères Afif et de Tutunjian, comme s’il s’agissait de rires s’entraînant les uns les autres.
Alors que le pianiste est en tournée depuis trois semaines, il n’a pas fini de nous faire voyager.

*Anthony Wonsey se produit ce soir encore au Blue Note Café, Beyrouth, Hamra, rue Makhoul.
Réservations au 01/743857.


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