Rechercher
Rechercher

Liban - Liban-USA

Trump prolonge « l’état d’urgence nationale » par rapport au Liban

Cette mesure, qui se répète chaque année depuis 2007, représente un signe inquiétant, estime l’analyste Sami Nader.

Le document de la Maison-Blanche évoque « une menace extraordinaire et exceptionnelle contre la sécurité nationale et la politique étrangère des États-Unis ». Photo archives « OLJ »

Le président américain Donald Trump a décidé de prolonger pour un an ce qui est connu comme « l’état d’urgence nationale par rapport au Liban », décrété par les États-Unis depuis 2007. La même mesure avait été prise à la même époque l’année dernière. Il s’agit d’un document (en tous points identique au précédent) qui évoque « une menace extraordinaire et exceptionnelle contre la sécurité nationale et la politique étrangère des États-Unis ». 

Le document, qui a été distribué officiellement par le bureau de communication du président américain le 28 juillet, réitère, comme l’année d’avant, l’argument suivant lequel « les comportements de certaines personnes minent l’action du gouvernement légitime et démocratiquement élu et des institutions démocratiques, ce qui provoque le délitement progressif de l’État de droit, notamment par le biais de violences à motivation politique et d’intimidation ». Il parle de « réaffirmer le contrôle syrien ou de contribuer à l’ingérence syrienne au Liban », et d’actions qui « violent ou affaiblissent la souveraineté libanaise ». « Ces actions contribuent à l’instabilité politique et économique du Liban dans la région », lit-on également dans le texte.
Dans une référence encore plus claire au Hezbollah, le communiqué de la Maison-Blanche cite « certaines activités en cours, comme le transfert d’armes iraniennes continu au Hezbollah – qui comprend des systèmes d’armement sophistiqués – qui servent à affaiblir la souveraineté libanaise, contribuent à l’instabilité politique et économique dans la région et continuent de représenter une menace extraordinaire et inhabituelle sur la sécurité nationale et la politique étrangère des États-Unis ».


(Lire aussi : Bassil reçu par le secrétaire d’État adjoint US, qui s’inquiète du rôle « déstabilisateur » du Hezbollah)



« En pleine zone sismique »
Interrogé par L’Orient-Le Jour, Sami Nader, économiste et analyste politique, estime d’emblée que « ce n’est pas un signe positif ». « Un tel document montre que si la situation ne dégénère pas, elle reste du moins au même point, signe que le marasme économique perdure et que le compromis politique (NDLR : qui a conduit à l’élection présidentielle de 2016) ne s’est pas traduit en matière de politique étrangère, poursuit-il. Pour les États-Unis, le Liban reste une zone dangereuse, et cela n’est encourageant ni pour les touristes ni pour les investissements. »
L’analyste fait le lien entre ce communiqué et le grand virage opéré par l’administration Trump contre l’Iran qui marque le début d’une phase de confrontation, ou encore la récente déclaration de la représentante de l’ONU au Liban sur la nécessité du désarmement du Hezbollah. « Ces signes, qui vont tous dans le même sens, se multiplient récemment, affirme-t-il. Des signes visant à pousser le Liban et le Hezbollah à se distancer réellement de ce qui se passe dans la région, sous peine de payer les frais, économiquement et politiquement. »
M. Nader estime que même la conférence internationale pour le Liban tenue à Paris, CEDRE, peut se trouver compromise dans un tel climat. « Or CEDRE ne peut s’appliquer qu’à certaines conditions, les réformes économiques bien sûr, mais aussi la stabilité politique et, plus spécifiquement, la politique de distanciation », ajoute-t-il.
Peut-on s’attendre à une aggravation ? « Si les Iraniens décident de réagir, cela se peut, répond l’analyste. Ils ont déjà commencé à menacer le trafic maritime au détroit de Bab el-Mandeb, récemment fermé par l’Arabie saoudite. Encore une escalade et on ne sait où cela peut mener. Sans compter les opérations militaires quotidiennes en Syrie, notamment les frappes israéliennes… Le Liban se trouve en pleine zone sismique. »


Lire aussi
Une proposition de loi US veut sanctionner le Hezbollah « qui utilise les civils comme boucliers humains »

« Foreign Policy » vs diplomatie libanaise : qui croire ?

Le président américain Donald Trump a décidé de prolonger pour un an ce qui est connu comme « l’état d’urgence nationale par rapport au Liban », décrété par les États-Unis depuis 2007. La même mesure avait été prise à la même époque l’année dernière. Il s’agit d’un document (en tous points identique au précédent) qui évoque « une menace...

commentaires (2)

Je pense que personne n'a compris que les armes du Hezbollah sont intouchables tant qu' il aura le petit Hitler et les ayatollahs, malheureusement.

Eleni Caridopoulou

17 h 14, le 30 juillet 2018

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Je pense que personne n'a compris que les armes du Hezbollah sont intouchables tant qu' il aura le petit Hitler et les ayatollahs, malheureusement.

    Eleni Caridopoulou

    17 h 14, le 30 juillet 2018

  • C,EST QUE LE LIBAN PAR LES AGISSEMENTS DU HEZBOLLAH SE TROUVE MELE A TOUTES LES CRISES ET GUERRES DE LA REGION ET RISQUE D,EN PAYER CHEREMENT LE PRIX. LES INSTANCES INTERNATIONALES LE LUI REPETENT L,UNE APRES L,AUTRE SANS CESSE. ON SE DIRIGE VERS LE SUICIDE ECONOMIQUE ET POLITIQUE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 03, le 30 juillet 2018

Retour en haut