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À La Une - Proche-Orient

Deux Palestiniens tués par des tirs israéliens à Gaza, mais la trêve semble tenir

Le Hamas et Israël sont "dangereusement proches" d'un nouveau conflit, s'est alarmée l'Union européenne.


Un manifestant palestinien faisant tourner un lance-pierres près de pneus en flammes, lors d'une manifestation à la frontière entre Gaza et Israël, le 10 août 2018. AFP / Said KHATIB

Deux Palestiniens ont été tués vendredi dans la bande de Gaza par des tirs de soldats israéliens lors de manifestations et de heurts le long de la barrière de séparation, sans que la trêve fragile instaurée entre le Hamas et Israël paraisse remise en cause.
Les protestations du vendredi étaient considérées comme un test des intentions du mouvement islamiste Hamas et de ses alliés dans l'enclave palestinienne sous blocus, après un sévère accès de fièvre jeudi. Environ 2.000 Palestiniens ont manifesté et brûlé des pneus à l'est de la ville de Gaza, a constaté un journaliste de l'AFP. 
Avec d'autres rassemblements ailleurs le long de la barrière israélienne, quelques milliers de personnes en tout se sont déplacées, loin des mobilisations antérieures qui ont pu réunir des dizaines de milliers de Gazaouis.

Un secouriste de 21 ans, Abdallah al-Qatati, a succombé après avoir été atteint à la poitrine à l'est de Rafah (sud de la bande de Gaza). Il s'agit du 2e secouriste au moins à avoir été tué par les tirs israéliens depuis le 30 mars. Un autre Palestinien Ali Al-Aloul, 55 ans, a également été tué vendredi par l'armée israélienne.
Par ailleurs, 307 Palestiniens ont été blessés -certains par des gaz lacrymogènes-, dont deux journalistes et cinq secouristes, a indiqué le ministère local de la Santé. Au moins 131 d'entre eux ont été blessés par balles.

L'armée israélienne a indiqué que des chars israéliens avaient tiré en direction de deux positions du Hamas en réponse à plusieurs "infiltrations" de Palestiniens ayant franchi la barrière avant de retourner dans le bande de Gaza, et à un jet de grenade vers des soldats. Le communiqué de l'armée ne donne pas plus de précisions.    

Les abords de la barrière de séparation israélienne dans la bande de Gaza sont depuis le 30 mars le théâtre d'une mobilisation contre le blocus imposé depuis plus de dix ans par Israël et pour le droit au retour des Palestiniens qui ont été chassés ou ont fui leur terre à la création de l'Etat d'Israël en 1948. Depuis lors, les tensions dans et autour de Gaza n'ont cessé d'augmenter, faisant redouter une quatrième guerre entre Israël et le Hamas depuis 2008.
Au moins 167 Gazaouis ont été tués par des tirs israéliens depuis le 30 mars. Un soldat israélien a été tué le 20 juillet pour la première fois depuis 2014.    


(Lire aussi : À Gaza, le train diplomatique rattrapé par l’escalade militaire)


Exigences et contraintes
L'enclave palestinienne coincée entre Israël, Egypte et Méditerranée où deux millions de personnes se débattent avec le blocus, la pauvreté et les pénuries a connu entre mercredi et jeudi soir l'une de ses plus graves confrontations depuis la guerre de 2014. 

Plus de 180 roquettes et obus de mortier ont été tirés de Gaza vers Israël, faisant plusieurs blessés et précipitant les Israéliens vers les abris. L'aviation israélienne a riposté en frappant plus de 150 sites militaires du Hamas à Gaza. 
Trois Palestiniens, dont une femme enceinte de 23 ans et sa fille de 18 mois, ont été tués dans ces raids israéliens. Il s'agissait de la troisième épreuve de force significative depuis juillet. 

Israël et le Hamas ont accepté jeudi soir un cessez-le-feu lors de discussions indirectes par l'entremise du voisin égyptien et des Nations unies, a indiqué une source proche des négociations. Aucune confirmation officielle n'a été obtenue d'Israël ou du Hamas. Mais la nuit et la matinée ont été calmes. L'état d'alerte demeure toutefois élevé, et l'ONU et l'Egypte œuvrent discrètement à un cessez-le-feu durable. 
Gaza et Israël sont "dangereusement proches" d'un nouveau conflit, s'est alarmée l'Union européenne vendredi. 

Ni Israël ni le Hamas ne semblent vouloir la guerre. Le quotidien israélien Maariv a rapporté qu'au cours de la réunion du cabinet de sécurité restreint jeudi, le ministre de la Défense Avigdor Lieberman avait été le seul à réclamer une opération d'ampleur à Gaza, contre l'avis du Premier ministre Benjamin Netanyahu et de l'armée.  
L'issue des efforts diplomatiques onusiens et égyptiens reste néanmoins incertaine, compte tenu des exigences des deux camps et de leurs contraintes respectives. 
Selon un sondage publié vendredi par Maariv, 64% des Israéliens ne sont pas satisfaits de la performance de M. Netanyahu vis-à-vis du Hamas, contre 29% qui le sont; 48% des personnes interrogées sont favorables à une opération militaire d'envergure à Gaza, 41% y sont hostiles.



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