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Santé - Obésité

Perdre du poids sans une prise en charge contraignante est possible

Le « régime 1,2,3 » ayant fait l’objet de l’étude est inspiré de la diète paléolithique. Il consiste à exclure de son alimentation six produits raffinés impliqués dans la prise de poids.

Le beurre figure au nombre des six aliments raffinés à exclure de son alimentation dans le cadre du « régime 1,2,3 ». Photo Bigstock

Les personnes affichant un surpoids ou modérément obèses qui se privent ou qui réduisent significativement la consommation d’huile, de beurre, de margarine, de crème, de charcuterie et de boissons sucrées réussissent à perdre au moins 5 % de leur poids initial en l’espace de deux ans, et ce sans avoir à compter les calories ou encore à être suivis de manière stricte par un spécialiste. C’est ce qui ressort d’une étude récente publiée dans le numéro de juillet du magazine en ligne Diabetes, Metabolic Syndrome and Obesity: Targets and Therapy.
Menée par le Dr Rodi Courie, endocrinologue nutritionniste, coordinateur médical de la prise en charge de l’obésité à l’hôpital Antoine-Béclère en France, l’étude a englobé 105 patients (74 femmes et 31 hommes) âgés en moyenne de 50 ans. Leur indice de masse corporelle (IMC) était de 31 kg/m2.
L’indice de masse corporelle permet de mesurer la corpulence d’une personne. Il est obtenu en divisant son poids par sa taille en mètre au carré. Est considérée obèse toute personne dont l’IMC est supérieur ou égal à 30. Il existe trois classes d’obésité : classe I pour un IMC compris entre 30 et 34,9, classe II ou obésité sévère lorsque l’IMC varie entre 35 et 39,9 et classe III ou obésité morbide lorsque l’IMC est supérieur ou égal à 40.
La majorité des participants à cette étude étaient blancs (55 %). Trente-quatre pour cent d’entre eux étaient africains et 11 % asiatiques. Près de 40 % d’entre eux avaient un diabète de type 2 avec un taux moyen d’hémoglobine glycosylée (HbA1c) frôlant les 8,3 %. Le HbA1c signe la moyenne du sucre dans le sang au cours des trois derniers mois. Une personne est considérée diabétique lorsque son taux de HbA1c dépasse les 5,5 %. De plus, 86 % des personnes recrutées étaient sous traitement antidiabétique oral et 17 % d’entre elles prenaient de l’insuline. Il est à noter que seules cinquante-quatre personnes (51 %) ont complété l’étude jusqu’au bout.


(Lire aussi : Perdre du poids pour la santé de ses reins)


Conclusions encourageantes
Le régime évalué dans cette étude, baptisé « le régime 1,2,3 », est inspiré de la diète paléolithique. « L’alimentation moderne riche en graisses et sucres raffinés est en grande partie responsable de l’épidémie d’obésité, écrivent les auteurs de l’étude. Le régime paléolithique, qui exclut toute sorte d’aliments raffinés, permet de perdre du poids facilement. Ceux qui le suivent réduisent spontanément et involontairement leur apports caloriques d’environ 30 %. Malheureusement ce régime est impossible à suivre dans la vie moderne sur le moyen ou le long terme car les aliments raffinés sont omniprésents dans notre environnement quotidien. »
Les chercheurs ont ainsi émis l’hypothèse que les bénéfices du régime paléolithique pouvaient être retrouvés dans le cadre d’un régime moins restrictif qui n’exclurait que six aliments raffinés impliqués dans la prise de poids et l’obésité, à savoir l’huile, le beurre, la margarine, la crème, la charcuterie et les boissons sucrées. Tous les autres aliments pouvaient être consommés à volonté.
L’objectif de cette étude était d’évaluer l’effet d’une telle diète sur la perte du poids à long terme chez les personnes en surpoids ou obèses. Une évaluation de l’état des patients recrutés pour l’étude était effectuée à six, douze et vingt-quatre mois.
Les conclusions sont encourageantes. À deux ans, 56 % des patients ayant complété l’étude ont perdu plus de 5 % de leur poids initial. Vingt-deux pour cent d’entre eux ont même perdu plus de 10 % de leur poids initial.
Quant aux patients diabétiques, ils ont significativement amélioré leur diabète. Le taux du HBA1c a en effet baissé de 1 % au terme des deux années. En ce qui concerne le comportement alimentaire, les personnes ayant complété l’étude ont fait preuve d’une adhérence totale au « régime 1,2,3 ». Il est à noter que ce régime n’a pas nécessité un suivi régulier avec un professionnel de santé.
Les auteurs reconnaissent que l’étude a ses limites. Ils expliquent ainsi qu’elle a été menée sur un groupe unique et n’a pas inclus un groupe de contrôle. Elle montre toutefois que cette approche constitue une alternative simple aux personnes en surpoids, obèses ou diabétiques qui ne souhaitent pas de prise en charge contraignante. Selon les auteurs, d’autres études sont cependant nécessaires pour confirmer l’efficacité et la bonne tolérance du « régime 1,2,3 » sur le long terme.


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