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Liban - Incendies

Le feu finalement maîtrisé à Qobeyyate

Gare aux feux d’artifice et aux activités récréatives destructrices, avertissent les experts.

Une scène apocalyptique dans les forêts de Qobeyyate, après l’extinction du feu. Photo ANI/Michel Hallak

Après avoir repris dans la journée, le feu a finalement été maîtrisé hier dans l’après-midi dans les forêts de Qobeyyate, au Akkar. Il n’en demeure pas moins que les volontaires et les pompiers de la Défense civile observent de près le terrain de peur d’une reprise des flammes. Selon le correspondant de l’ANI Michel Hallak, près de huit kilomètres carrés de forêts inestimables de pins et de chênes ont été décimées en quatre jours par les incendies.
Un autre terrible incendie a éclaté dans les bois du village de Hamate, dans le caza du Batroun. Le feu s’est déclaré en trois endroits différents. En soirée, le président du conseil municipal de Hamate, Issa Issa, a indiqué que l’incendie restait actif, bien que de moindre intensité. Les hélicoptères de l’armée ont été mobilisés pour lutter contre l’incendie.
Ces incidents récurrents viennent rappeler que les moyens mis en œuvre pour combattre les incendies restent très insuffisants au Liban. Dans une remarque judicieuse sur Twitter, un lecteur se demande où sont les deux avions spécialisés dans l’extinction des incendies que le Liban avait importés il y a quelques années. Achetés à hauteur de 16 millions de dollars, avec un million de dollars pour la maintenance, ces avions croupissent depuis plusieurs années dans un hangar, selon des sources bien informées qui évoquent… l’absence de pièces de rechange. Cet épisode est emblématique de l’indifférence avec laquelle la destruction des forêts est traitée par les autorités.
À ce propos, une série de réunions avait été tenues, en 2016-2017, par la commission parlementaire de la Défense présidée par le député Samir el-Jisr. Étaient présents, entre autres, outre les députés, les représentants de ministères et les experts, des représentants de l’armée, qui ont demandé un budget précis pour faire fonctionner ces avions et pour améliorer les capacités en matière de lutte contre les incendies. Aucun résultat tangible n’a été constaté depuis.

Gare aux feux d’artifice !
Si la lutte contre les incendies reste aussi rudimentaire, la prévention laisse encore plus à désirer. Or, au Liban, les incendies ne sont pas une fatalité, comme s’évertue à le répéter Sawsan Bou Fakhreddine, directrice de l’Association pour le développement et la conservation des forêts (AFDC). « Il n’y a pratiquement pas de facteurs naturels qui suffisent à provoquer des incendies chez nous, explique-t-elle à L’OLJ. Ce sont inévitablement les activités humaines qui sont la cause des sinistres. » Elle cite en particulier les activités du week-end comme les pique-niques ou les feux de camps, quand les foyers allumés ne sont pas éteints comme il faut. « Ces activités sont à l’origine de beaucoup d’incendies, mais qui se déclarent plusieurs heures plus tard, d’où le fait qu’on ne relie pas forcément les sinistres à ces activités », dit-elle.
Sawsan Bou Fakhreddine estime que vu les conditions climatiques au Liban, provoquer accidentellement un incendie passe inévitablement par une maladresse en rapport avec le feu : barbecues, feux d’artifice dirigés vers les bois, agriculteurs qui brûlent des herbes pour s’en débarrasser…
Or les municipalités, pour Sawsan Bou Fakhreddine, seraient la principale clé de la lutte efficace contre les incendies. « La sensibilisation ne suffit pas à elle seule, affirme-t-elle. Seule l’autorité locale peut imposer des comportements plus responsables à la population. Il est facile pour une équipe municipale de savoir où pique-niquent et campent les gens dans sa localité. Faire circuler des patrouilles pour s’assurer que les feux sont éteints protégerait les bois à coup sûr. »
La Défense civile, pour sa part, a appelé hier dans un communiqué les habitants à une grande vigilance dans l’utilisation des feux d’artifice durant la fête de l’Assomption aujourd’hui, car ils peuvent être cause d’incendies.

Après avoir repris dans la journée, le feu a finalement été maîtrisé hier dans l’après-midi dans les forêts de Qobeyyate, au Akkar. Il n’en demeure pas moins que les volontaires et les pompiers de la Défense civile observent de près le terrain de peur d’une reprise des flammes. Selon le correspondant de l’ANI Michel Hallak, près de huit kilomètres carrés de forêts...

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