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Lifestyle - This is America

« I Love Lucy » et un nouveau musée du rire

Qui mieux que Jamestown, ville natale de la divine et désopilante Lucille Ball, pouvait accueillir un Centre national de la comédie ?

Hommage au pouvoir bénéfique et tonifiant de l’humour. Photo tirée du site du musée

Il y a environ 30 ans, juste avant qu’elle ne décède, en avril 1989 à l’âge de 77 ans, la reine de la comédie américaine, Lucille Ball, avait souhaité que, plutôt que de célébrer sa vie, sa ville natale de Jamestown (État de New York) possède un espace célébrant la comédie. Le vœu de celle qui jouait dans I Love Lucy, la série comique probablement la plus connue aux États-Unis, vient d’être réalisé avec l’ouverture, il y a deux semaines, du National Comedy Center.Ce premier musée du genre, doté d’une structure interactive inédite, a même été désigné comme « officiel » par le Congrès américain. Sa construction a coûté 50 millions de dollars, versés par un fonds de développement économique régional relevant de l’État de New York. Son gouverneur, Andrew Cuomo, a estimé que ce serait une attraction nationale. On prévoit d’ailleurs quelque 100 000 visiteurs pour la première année. Ce projet, dédié à l’humour et se voulant une institution culturelle, touche différents publics : les inconditionnels des comédies, tous styles confondus, et les geeks les plus sélectifs. L’espace a été imaginé par une équipe de designers qui ont déjà travaillé sur des réalisations spectaculaires telles que les Universal Studios et le College Football Hall of Fame. Ce complexe offre une superficie de plus de trois mille mètres carrés pour les expositions. Avec une cinquantaine d’expériences immersives, il permet aux visiteurs de tout explorer, des premiers vaudevilles au plus viral des derniers memes. Une grande importance a également été accordée à l’histoire de la comédie, de Buster Keaton à George Carlin.

Un musée 2.0
Pour le PDG des lieux, Journey Gunderson, « créer un musée à l’âge de l’internet et des smartphones impose de grandes exigences ». « Si les gens vont faire le trajet jusqu’à Jamestown, précise-t-il, nous n’allons pas présenter une exposition leur donnant des informations qu’ils peuvent facilement obtenir sur Wikipedia. » Durant leur visite, ils peuvent aller à la découverte du genre d’humour qui les intéresse : de la grosse farce à la satire la plus subtile. Avec, en parallèle, des jeux éducatifs et de drôles de compétitions.  Les visiteurs peuvent aussi se mesurer aux comédiens les plus pros ou s’essayer à l’art de la caricature, à l’écriture d’un spectacle et même à une bataille de tartes à la crème.

Un effort a également été fait pour attirer, outre le grand public, les experts et les historiens. Ils peuvent, entre autres, visionner les hologrammes de plusieurs comédiens. Les étudiants dans ce domaine ont la possibilité de consulter les archives concernant de grands artistes, de George Carlin à Seinfeld en passant par Mary Tyler Moore.

Le tout est une continuation du « Lucille Ball Desi Arnaz Museum » qui avait ouvert ses portes en 1966 et qui honore la mémoire de ce couple, sur scène et dans la vie, dont les prestations, durant les années 50 et 60, ont fait date dans l’histoire du rire. La fille du couple, Lucy Arnaz, précise : « Ma mère aurait été au septième ciel en voyant que sa ville natale a réalisé son souhait en rendant hommage au pouvoir bénéfique de l’amour et du rire, et à la vertu tonifiante de l’humour. Célébrez-les et étudiez-les. Et faites en sorte qu’il y en ait toujours plus. Le National Comedy Center va le faire en sa mémoire. »

Il fera encore plus, pour qu’en cette grisaille des temps modernes, la gaieté et la légèreté effacent les problèmes. Témoin, le programme haut en couleurs de l’inauguration du centre : des ateliers de tambour de conga inspiré de Desi Arnaz (chanteur et musicien cubain et mari de Lucille Ball), et des déguisements en Lucille Ball sous toutes ses facettes. Avec, cerise sur le gâteau, le comédien Dan Aykroyd qui est arrivé à bord de sa propre donation au musée : sa moto Harley Davidson.

Et pour que rien n’entrave cet hymne à la joie et son droit de cité, des invités ont discuté, lors d’un panel, de « la comédie et du premier amendement de la Constitution des États-Unis », qui a trait à la liberté d’expression. « On n’a pas le droit de provoquer la haine des individus ; en revanche, on a le droit de rire de toutes les croyances », avait écrit la philosophe française, Elizabeth Badinter. Mais tout le monde n’a pas, hélas, le même sens de l’humour. 


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