Au Liban, hausse des bénéfices des assurances de près de 20 % en 2017

Les compagnies d’assurances ont vu leurs bénéfices nets augmenter de 19,7 % en 2017, à 167 millions de dollars, selon le rapport annuel publié hier par la Commission de contrôle des assurances (ICC), rattachée au ministère de l’Économie et du Commerce, et dont le rôle est de surveiller et de réguler le secteur. La valeur totale des primes perçues a atteint 1,52 milliard de dollars, un chiffre en baisse de 3,1 % par rapport à l’année dernière. Quant aux indemnités, les assureurs ont versé au total 902 millions de dollars en 2017 (+1,2 %). 

Selon un communiqué de presse de l’ICC, le rapport a été publié « bien en avance comparé aux années précédentes, suite à des demandes insistantes de la part d’un nombre d’intéressés, de sorte que les analyses des résultats et tendances puissent se faire plus tôt dans l’année ». L’ICC précise que certaines compagnies n’ont pas eu le temps de soumettre les documents requis dans les délais, en raison de ce changement de calendrier. 

Changement fondamental
« L’année 2018 a connu un développement majeur sur le front de l’assurance médicale », a rappelé le ministre sortant de l’Économie, Raëd Khoury, cité dans l’introduction du rapport, en faisant référence à l’obligation imposée fin avril aux compagnies d’assurances de renouveler les polices de leurs assurés aux mêmes conditions que lors de la souscription initiale. Un droit qui est désormais acquis à ces derniers quel que soit leur âge ou leur état de santé, du moment qu’ils en font la demande auprès de leur assureur.

Cette mesure est une nouveauté au Liban où les assureurs pouvaient refuser d’assurer – ou de continuer à assurer – une personne si son état de santé s’était dégradé ou si elle atteignait un certain âge jugé trop avancé, voire modifier les modalités de leurs polices (montant de la prime, plafond de couverture ou liste des exclusions). Ces aménagements ont de ce fait rendu caduques les primes de renouvellement, un montant supplémentaire de 50 dollars que les assureurs faisait payer à leur clients pour garantir le renouvellement. L’association des compagnies d’assurances au Liban (ACAL) avait alors estimé à l’époque que l’adoption de cette mesure pourrait pousser les assureurs à augmenter le montant de leurs primes. Selon l’ACAL, le secteur de l’assurance-maladie compte 835 000 assurés pour un total de primes qui atteint 450 millions de dollars, alors que de nombreux Libanais se soignent encore à leurs frais.

De son côté, la présidente par intérim l’ICC, Nadine el-Habbal Assali, a indiqué que cette initiative du ministère de l’Économie représentait un « changement fondamental dans l’industrie ». « Des concepts similaires ont été mis en place en Europe, notamment en France, via la loi Évin de 1988. »

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