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Nos Lecteurs ont la Parole - Joe ACOURY

Précieux naturel

« Mais où est-il, cet homme de la nature qui vit vraiment, de la vie humaine, qui comptant pour rien l’opinion d’autrui, se conduit uniquement d’après ses penchants et sa raison, sans égard à ce que le public approuve ou blâme ? [...]. Si vous ne m’eussiez dépeint votre J. J., j’aurais cru que l’homme naturel n’existait plus [...]  » Rousseau juge de Jean-Jacques ; IIIe dialogue ; p. 936.
Les attaches viscérales aux faux-semblants plaisent et séduisent. Cependant, les apparences nous distancient du lien véritable.
Ceci ne concerne évidemment pas le monde de la féminité où le charme émane de la richesse intérieure. Là où les expressions authentiques se passent de détours lorsqu’une personne ne veut convenir qu’à elle-même et ne cherche à tromper quiconque. Néanmoins, les allures à préserver selon les traditions libanaises surélèvent des normes de principes et des façades défensives au lieu de favoriser la dynamique interactive de franches réalités. Le sens de la dimension intrapersonnelle se perd considérablement en des copies conformes de paroles et de corps, au risque de sacrifier la différence singulière.
Pour de nombreux Libanais, les formes restent absolument nécessaires et donc incontournables. Elles se parent des plus beaux artifices mais aussi de sournoises allégeances afin de gagner ou de prémunir des avantages médiatiques, individuels, politiques, socio-économiques etc...
Chez nous, vaut mieux taire la pensée au lieu de l’énoncer, laisser parler des esthétiques semblables et encourager les tournures verbales afin de renforcer de multiples tendances opportunes. Cela correspond curieusement aux politiques bourrées de duplicités et d’inconséquences. Là où certains préfèrent se mentir de toutes les façons possibles pour convenir à la perception des autres.
Nous n’avons pas encore de gouvernement alors que peu parmi nous concordent avec eux-mêmes et préfèrent les leurres des séductions, des flatteries et des promesses. Faire face à notre réalité intérieure peut nous sauver des fuites et nous mener à devoir correspondre aux valeurs généreuses instruites par nos pères. Néanmoins, si la cohérence chemine d’abord en nous on se doit d’échanger courageusement au sujet de nos territoires inavoués, des failles cumulées et des mauvaises pousses. On pourrait alors s’enrichir autrement ensemble que par des richesses interculturelles au mode passé.
Elles persistent non seulement par des sites ponctuellement revalorisés lors de magnifiques saisons touristiques mais par les précieux liens entre nous selon des vécus honnêtes et naturels.

« Mais où est-il, cet homme de la nature qui vit vraiment, de la vie humaine, qui comptant pour rien l’opinion d’autrui, se conduit uniquement d’après ses penchants et sa raison, sans égard à ce que le public approuve ou blâme ? [...]. Si vous ne m’eussiez dépeint votre J. J., j’aurais cru que l’homme naturel n’existait plus [...]  » Rousseau juge de Jean-Jacques...

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