Sectarisme, communautarisme et religiosité. Alors que la vague de fondamentalisme déferle sur la région et touche de plus en plus le Liban, il devient dur au pays du Cèdre d’évoquer le Coran, l’Évangile, les prophètes et les saints, sans engendrer une polémique souvent mal placée et exagérée.
Lors d’une interview télévisée samedi dernier avec le journaliste George Yasmine sur la chaîne de télévision OTV, le président de la Ligue syriaque Habib Ephrem a appelé à l’égalité entre toutes les communautés religieuses de la région que ce soit les juifs, les musulmans ou les chrétiens. Pour ce faire M. Ephrem a utilisé le terme de la Bible « le peuple choisi » pour les juifs et une partie d’un verset coranique qui, expliqué d’une certaine façon, donne la suprématie aux musulmans sur les croyants appartenant à d’autres religions ou, expliqué d’une autre manière, prône l’égalité. Cette partie de l’intervention télévisée n’a duré que quelques secondes alors que l’interview entière qui porte notamment sur la convivialité et la situation dans la région était de 57 minutes.
Les mots du président de la Ligue syriaque ont provoqué une polémique dans les milieux sunnites qui l’ont accusé de vouloir modifier le Coran et les tweets ont déferlé sur les réseaux sociaux.
L’ancien député du courant du Futur Ammar Houri a estimé que ce qu’a dit M. Ephrem « peut semer la discorde », l’appelant à « s’excuser » et notant que « le Coran est une ligne rouge ». Walid Baarini, député du courant du Futur, a de son côté appelé les autorités religieuses et le ministère de l’Information à agir affirmant qu’on « ne se moque pas du Coran ».
Le secrétaire général du courant du Futur Ahmad Hariri s’est adressé pour sa part à M. Ephrem, ainsi qu’au journaliste George Yasmine soulignant : « Nous refusons que vous évoquiez des versets coraniques sacrés dont vous ignorez le sens. » « Mettre en doute le Coran assène un coup à la convivialité », a lancé quant à lui le député tripolitain Fayçal Karamé.
Face à cette polémique, Habib Ephrem a publié un communiqué soulignant qu’il « n’a pas appelé lors de l’interview télévisée à la modification du Coran ». « C’est une chose que je ne ferai jamais car je sais que les textes du Coran sont sacrés. J’ai parlé de l’explication d’un seul verset coranique et cela en prônant l’égalité de toutes les religions et c’est ce que nous voulons dans cette région. C’est cette égalité qui me tient à cœur et que je n’arrêterai jamais de défendre », a-t-il déclaré.
Liban - Polémique
Des responsables sunnites s’en prennent à Habib Ephrem pour avoir évoqué le Coran
OLJ / le 21 août 2018 à 00h00
commentaires (4)
TRES REGRETTABLE ! LA RELIGION ET L,APPARTENANCE COMMUNAUTAIRE SONT DEUX MAUX INGUERISSABLES DANS CE PAYS !
LA LIBRE EXPRESSION
18 h 50, le 21 août 2018