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À La Une - Justice

Dans l'attente d'une décision, Carlos Ghosn promet de rester au Japon si libéré

"Je ne suis pas coupable des accusations qui pèsent contre moi et j'ai hâte de défendre ma réputation devant le tribunal", affirme le Franco-Libano-Brésilien dans un communiqué.

Carlos Ghosn apparaissant sur un écrna à Tokyo, au Japon, le 10 décembre 2018. REUTERS/Issei Kato

Dans une nouvelle tentative d'obtenir une libération sous caution, Carlos Ghosn, détenu depuis deux mois à Tokyo, a promis de rester au Japon s'il était relâché, tout en proclamant de nouveau son innocence. Le tribunal de Tokyo examine la demande de M. Ghosn, inculpé pour abus de confiance et autres malversations financières. Ses précédentes requêtes ont été rejetées au motif du risque de fuite et d'altération des preuves. Lundi soir à Tokyo la décision n'était toujours pas tombée.

S'il ne répond pas spécifiquement aux secondes craintes, l'homme d'affaires de 64 ans, qui sait qu'il va bientôt perdre son poste de PDG de Renault, s'engage à demeurer dans l'archipel.

"Alors que le tribunal doit examiner ma demande de liberté sous caution, je veux souligner que je résiderai au Japon et que je respecterai toutes les conditions demandées par le tribunal", a déclaré M. Ghosn, dans un communiqué publié par ses représentants basés aux Etats-Unis.

Emprisonné depuis 64 jours "sans libération en vue", l'homme d'affaires franco-libano-brésilien s'engage à assister à tout procès qui pourrait s'ensuivre "non seulement parce que j'y suis obligé juridiquement, mais parce que je suis désireux d'avoir enfin l'occasion de me défendre".
"Je ne suis pas coupable des accusations qui pèsent contre moi et j'ai hâte de défendre ma réputation devant le tribunal", conclut-il dans son communiqué.



(Lire aussi : S’estimant floué par Carlos Ghosn, Nissan réclame son dû)



Bracelet électronique ?
M. Ghosn, interpellé à la descente de son jet privé au Japon le 19 novembre, a fait une unique comparution publique, le 8 janvier devant le tribunal de Tokyo. Apparu amaigri, il s'était dit accusé à tort, affirmant avoir "toujours agi avec intégrité".

Selon sa porte-parole Devon Spurgeon, sa famille a déjà trouvé un appartement à Tokyo où il pourrait séjourner dans l'attente du procès, muni d'un bracelet électronique payé par ses soins. Cependant, ce système n'existe pas au Japon, a indiqué à l'AFP le ministère de la Justice.
Le constructeur d'automobiles Nissan, qui a provoqué sa chute en mettant à jour de "graves agissements", selon ses termes, avant de transmettre les informations à la justice, a résilié le 7 janvier le bail de son luxueux logement, au loyer mensuel de plus de 12.000 dollars.

Carlos Ghosn a aussi promis de rendre ses trois passeports (français, libanais et brésilien), de s'abstenir de contacter les personnes liées à l'affaire et d'engager des gardes de sécurité approuvés par le parquet pour surveiller ses mouvements, a détaillé Mme Spurgeon.

Son épouse, Carole Ghosn, a de nouveau dénoncé, dans une interview au magazine Paris Match, ses conditions de détention, les qualifiant de "déplorables, voire inhumaines". "La vie en isolement est une camisole de pressions destinée à le faire craquer", a-t-elle insisté, en appelant au président français Emmanuel Macron et à l'ONG Human Rights Watch.

L'avocat principal de M. Ghosn, Motonari Otsuru, a toutefois assuré qu'il ne s'était jamais plaint auprès de lui. Il peut en outre désormais recevoir la visite de sa famille, en plus de celles de ses avocats et des représentants des pays dont il détient la nationalité.



(Lire aussi : L’affaire Carlos Ghosn : appel au Premier ministre japonais)



CA de Renault attendu
Du côté de l'alliance, très fragilisée par cette affaire, de nouvelles rumeurs de fusion venues des médias japonais sont venues semer le trouble ce week-end. Le scénario d'une fusion entre les deux constructeurs automobiles "n'est pas sur la table", a réagi le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire. L'Etat français, actionnaire de Renault, est "attaché au bon fonctionnement" et à la "pérennité" de l'alliance existante entre Renault et Nissan. "C'est ce que nous avons toujours indiqué aux autorités japonaises", a-t-il ajouté.

Le patron de Nissan, Hiroto Saikawa, n'a jamais caché son hostilité à une intégration avec Renault, son premier actionnaire avec 43% du capital. La société nippone détient pour sa part 15% des actions du groupe au losange, mais sans droits de vote en assemblée générale.

Renault devrait réunir son Conseil d'administration dans les prochains jours pour nommer un remplaçant à Carlos Ghosn, déjà révoqué par les alliés japonais Nissan et Mitsubishi Motors.
Scénario souvent évoqué : le poste de PDG de Renault pourrait être scindé en deux, avec un président du conseil d'administration d'un côté et un directeur général exécutif de l'autre, le nom de Thierry Bolloré, nommé il y a un an adjoint de Carlos Ghosn, revenant le plus souvent pour ce dernier poste.







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commentaires (4)

Les japonais ne connaissent pas ce que veut dire démocratie et droit de l'homme c'est maintenant qu'ils se rendent compte.

Eleni Caridopoulou

17 h 29, le 21 janvier 2019

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Commentaires (4)

  • Les japonais ne connaissent pas ce que veut dire démocratie et droit de l'homme c'est maintenant qu'ils se rendent compte.

    Eleni Caridopoulou

    17 h 29, le 21 janvier 2019

  • suite a mon commentaire sur cette affaire dans l'article precedent traitant le sujet intituler "Affaire Ghosn: Paris dement avoir demander une fusion entre Renault et Nissan" bien sur qu'elle l'a demande … Ghosn a été lâché par la France depuis le debut sauf que Ghosn n'est pas tout a fait coupable ni tout a fait innocent … il ne faut pas oublie aussi une chose c'est que Ghosn et le groupe en fait prévoyait depuis avant les sanctions de construire une usine en …………………………………………………….. Iran !!

    Bery tus

    15 h 46, le 21 janvier 2019

  • LA REVANCHE DE L,ECHEC CONTRE LE SUCCES NE SE SATISFAIT QU,EN ACTES REVANCHARDS ET NON HUMAINS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 48, le 21 janvier 2019

  • Motonari Otsuru avocat de Ghosn ex-commis de l'Etat ne va pas dénoncer le système japonais. La souffrance du prisonnier est légale dans l'empire du levant. Les droits de l'homme et l'humanisme sont des produits de la civilisation occidentale chrétienne.

    DAMMOUS Hanna

    10 h 47, le 21 janvier 2019

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