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Politique - Focus

L’école militaire, nouvelle pomme de discorde entre Maurice Slim et Joseph Aoun

Les deux hommes s’écharpent aujourd’hui sur la sélection des nouvelles recrues de l’armée.

L’école militaire, nouvelle pomme de discorde entre Maurice Slim et Joseph Aoun

Le ministre sortant de la Défense, Maurice Slim (au centre), et le commandant en chef de l’armée, Joseph Aoun, lors des funérailles de la mère de ce dernier, le 6 janvier 2024. Photo tirée de la page Facebook de l’armée

Et rebelote. Entre le ministre sortant de la Défense Maurice Slim (gravitant dans l’orbite du Courant patriotique libre) et le commandant en chef de l’armée Joseph Aoun (bête noire de Gebran Bassil), place à un nouveau round d’une querelle chronique. Après la nomination du chef d’état-major et la composition de la Cour de cassation militaire, les deux responsables s’écharpent aujourd’hui autour de la sélection de nouveaux élèves à l’école militaire. Une procédure relevant de la compétence du conseil militaire (organe décisionnel de l’armée) présidé par le numéro un de la troupe, mais qui se heurte à l’opposition de M. Slim, sous prétexte de « non-respect des critères exigés » dans le choix des nouvelles recrues. De toute évidence, la position de M. Slim est à même d’entraver la démarche. Mais au-delà de ce volet, le positionnement du ministre ne peut être dissocié du bras de fer opposant le chef du CPL au numéro un de l’institution militaire, le sérieux présidentiable prorogé à son poste (en décembre) contre la volonté des aounistes.

Pour mémoire

Maurice Slim-Joseph Aoun : un feuilleton sans fin

Cette nouvelle affaire remonte au 7 août 2023, lorsque le Conseil des ministres a autorisé le recrutement de nouveaux officiers pour le compte de l’armée et du reste des appareils sécuritaires à l’issue d’un concours d’entrée, comme le rappelle le procès-verbal de la dernière séance gouvernementale, tenue le 19 mars, que L’Orient-Le Jour a pu consulter. Selon ce texte, le ministère de la Défense a approuvé, en septembre dernier, la décision de sélectionner de nouveaux officiers au sein de l’armée. Le concours a donc été annoncé sur le site web du ministère quelques jours plus tard. Une source proche du dossier explique dans ce cadre que le gouvernement avait permis au commandement en chef de l’armée de sélectionner 173 candidats. Sauf que le nombre de ceux qui ont réussi les épreuves sans aucune note éliminatoire s’élève à 118, sélectionnés en respectant la parité islamo-chrétienne. Un point que le commandement de l’armée a explicité dans un communiqué publié le 8 mars, soit une semaine après un commentaire sur cette affaire de la part de Maurice Slim, aux rapports tendus avec Joseph Aoun. Dans ce texte publié par son bureau de presse, le ministre de la Défense fait valoir que 800 candidatures à l’école militaire ont été acceptées, mais que seules près de 120 lui ont été déférées (les 118 personnes sélectionnées, NDLR). Et M. Slim de souligner que « les résultats du concours n’ont pas respecté « les critères (pour le choix) d’un officier de l’armée, que ce soit pour ce qui est du niveau d’éducation ou pour ce qui a trait aux compétences et capacités personnelles ». « Afin de préserver le bon niveau des officiers de l’école militaire, le ministre de la Défense a demandé au chef de l’armée de revoir les résultats de façon qui se conforme aux critères exigés », ajoute le communiqué, indiquant que M. Slim a présenté plusieurs propositions de solutions. Sauf que selon les informations de L’OLJ, le commandement de la troupe n’a officiellement rien reçu par écrit pour agir en conséquence. 

Quoi qu’il en soit, le ministre a tenté, à travers son communiqué, de justifier son retard à signer les résultats du concours d’entrée à l’école militaire, approuvés par le conseil militaire lors de sa réunion tenue le 2 novembre 2023. Si l’article 27 de la loi régissant le fonctionnement de l’institution militaire accorde cette compétence à l’organe décisionnel de l’armée, l’entrée en vigueur de la décision est tributaire du contreseing du ministre. « Il devrait signer parce que son retard entrave le bon fonctionnement de l’école militaire et que les candidats attendent une décision depuis plusieurs mois. »

Pour mémoire

Le gouvernement nomme un chef d’état-major : Joseph Aoun 3-Gebran Bassil 0

L’ombre de Bassil derrière tout ça ?
Mais quelles sont les véritables raisons derrière l’atermoiement pour lequel opte Maurice Slim ? Selon le procès-verbal de la dernière séance gouvernementale, le ministère de la Défense a adressé, le 12 mars, une note à la présidence du Conseil l’informant que le commandement de l’armée a avalisé les résultats sans une décision préalable du ministre (…). Ce dernier est soucieux de sélectionner le nombre de candidats requis (173), selon le texte. Une explication qui semble peu convaincante pour certains proches de Yarzé. Pour ceux-ci, la position du ministre reflète celle du CPL qui n’a toujours pas avalé la pilule de la prorogation du mandat du général Aoun et qui n’a pas encore pardonné au Premier ministre sortant, Nagib Mikati, la nomination d’un nouveau chef d’état-major, Hassane Audi, en pleine vacance présidentielle. De quoi donner l’impression que le règlement de comptes politique entre Gebran Bassil et Joseph Aoun se poursuit. Le courant aouniste balaye naturellement cette thèse d’un revers de la main. « Le ministre de la Défense est connu pour son rigoureux respect des lois », se contente de souligner le porte-parole du CPL, Michel Bou Najm.

De son côté, Nagib Mikati a opté pour une fuite en avant : à l’issue de sa dernière réunion, le gouvernement a demandé au Conseil d’État de « donner son avis » sur le sujet. Selon nos informations, le CE n’a pas encore finalisé les débats, et n’est pas soumis à un délai précis pour se prononcer. D’autant plus que sa décision n’est pas contraignante, dans la mesure où l’exécutif a simplement demandé « l’avis » de l’instance administrative. 

Et rebelote. Entre le ministre sortant de la Défense Maurice Slim (gravitant dans l’orbite du Courant patriotique libre) et le commandant en chef de l’armée Joseph Aoun (bête noire de Gebran Bassil), place à un nouveau round d’une querelle chronique. Après la nomination du chef d’état-major et la composition de la Cour de cassation militaire, les deux responsables s’écharpent...

commentaires (4)

Mes commentaires ont étaient censurés allez savoir pourquoi. Qui se charge de modération depuis deux jours?

Sissi zayyat

21 h 10, le 28 mars 2024

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Commentaires (4)

  • Mes commentaires ont étaient censurés allez savoir pourquoi. Qui se charge de modération depuis deux jours?

    Sissi zayyat

    21 h 10, le 28 mars 2024

  • Le modérateur d’aujourd’hui et d’hier est tout sauf un ou une personne impartiale et modéré (e). Depuis hier la censure est plus forte que les autres jours. Avis au responsable du journal pour le changer au plus vite. Merci.

    Sissi zayyat

    21 h 00, le 28 mars 2024

  • Lamentable

    AntoineK

    13 h 37, le 28 mars 2024

  • DEUX LIBANAIS... TROIS OPINIONS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 22, le 28 mars 2024

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