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Environnement et agriculture

Agronomie : des débouchés intéressants, à condition d’avoir de l’initiative

Le métier d'agronomie est extraordinairement vaste : qu'on aime les animaux, l'agriculture, l'horticulture, l'industrie agro-alimentaire... on peut y trouver son bonheur. Marc Beyrouthy est ingénieur agronome de formation, professeur d'université et propriétaire d'une compagnie agronomique. De par sa longue expérience, il est capable de donner une idée générale d'un métier parfois peu connu et reconnu.
Contrairement aux formations très spécialisées proposées dans d'autres pays, celles qui sont données au Liban sont orientées généralistes. Cela entraîne, selon Marc Beyrouthy, des avantages et des inconvénients. D'une part, le diplômé a l'embarras du choix de travailler dans une société, de gérer ses propres cultures, d'ouvrir son commerce... D'autre part, à sa sortie de l'université, le diplômé s'y connaît en tout mais n'est expert en rien de particulier. « C'est le métier qui va forger l'expertise de ceux qui l'exercent, dit-il. Voilà pourquoi nous encourageons les jeunes, dès les deuxième et troisième années, à suivre des stages professionnels. »

 

Horaires et journée de travail typique
La journée de travail d'un ingénieur agronome peut être très différente suivant la spécialisation qu'il a choisi d'exercer. Celles-ci se répartissent en deux grandes catégories : le terrain ou l'entreprise.
- Dans les disciplines de terrain, il y a nécessairement beaucoup de déplacements et pas d'horaires fixes.
- Dans les entreprises (agro-alimentaires ou autres), il faut s'attendre à des horaires de bureau.
- Dans l'agriculture proprement dite, le travail dépend des saisons. Ceux qui sont dans cette filière exercent souvent un autre métier durant la saison morte.

 

Contraintes
- Pour les agriculteurs, les risques liés au climat rendent le métier aléatoire, notamment en raison de l'absence de compensations de la part de l'État et de couverture sociale (mais, étant ingénieurs, ils bénéficient d'une couverture de l'ordre des ingénieurs).
- Les terrains sont chers à la location et leurs propriétaires préfèrent souvent construire des immeubles.
- La rareté de l'eau, l'absence de bonnes infrastructures et de planification de la part de l'État, notamment pour la mise en place d'un calendrier des récoltes.
- La concurrence féroce : lorsqu'un entrepreneur réussit une culture, il est très imité et son entreprise cesse d'être rentable.
- La concurrence déloyale de personnes exerçant ce métier, sans avoir effectué des études.
- Le manque de coopératives qui auraient pu encourager les produits à valeur ajoutée, transformant les fruits en jus par exemple, en dépit de quelques success-story comme dans l'industrie du vin.

Qualités requises
- Être passionné par ce métier difficile et exigeant.
- Aimer la nature, la découverte et le dépaysement.
- Accepter la diversité d'un métier qui n'est souvent pas monotone, généreux comme la terre.
- Avoir la capacité de s'adapter aux changements : fluctuations du marché, variations du temps, etc.
- Avoir fait des études : c'est la spécialisation qui permet l'optimisation des résultats. À titre d'exemple, un même lopin de terre peut donner une tonne de blé comme il peut en donner 15.
- Savoir apprivoiser la nature tout en étant respectueux de ses lois, la tendance future étant à l'agronomie durable.
- Être patient, c'est la leçon que l'on apprend de la terre.

 

  

Débouchés
Marc Beyrouthy souligne d'emblée que les possibilités de travail sont nombreuses, mais prévient qu'il ne faut pas s'attendre à un salaire très élevé en début de carrière, ce qui n'empêche pas les perspectives d'avancement. Il appelle les jeunes à explorer le domaine de l'entrepreneuriat qui pourrait leur ouvrir des portes intéressantes.
Voici les principales filières :
- Organisations publiques ou privées, locales ou internationales.
- Industrie agro-alimentaire.
- Secteur bancaire : consultation pour crédits agricoles.
- Entrepreneuriat : ouverture de commerces, gestion de terrains plantés...
- Enseignement, recherche.
- Médias, journalisme spécialisé.

 

 

 

Des études très scientifiques

Le génie agricole est une formation de cinq ans. L'ingénieur agricole Marc Beyrouthy met en garde les étudiants qui veulent s'inscrire à ces filières : il vaut mieux avoir suivi une formation scientifique à l'école car il s'agit d'une discipline d'ingénieur avec un haut niveau de sciences. Il ne faut pas s'attendre à beaucoup d'agronomie la première année. Ce sont également des études où il y a une grande part de terrain : on y étudie autant les plantes que les animaux, les champignons, le développement durable, les pesticides... Il faut une bonne faculté de mémorisation des noms scientifiques.
La formation de génie agricole est assurée par quatre universités : l'Université Saint-Esprit de Kaslik (Usek), l'Université Saint-Joseph (USJ), l'Université américaine de Beyrouth (AUB) et l'Université libanaise (UL). Pour les spécialisations, il existe des masters dans de nombreuses universités du monde : sciences vétérinaires, paysagisme, horticulture, etc. Au Liban, il y a des formations de paysagistes à l'UL, l'AUB et l'Usek, et une formation récente en sciences vétérinaires à l'UL.

Le métier d'agronomie est extraordinairement vaste : qu'on aime les animaux, l'agriculture, l'horticulture, l'industrie agro-alimentaire... on peut y trouver son bonheur. Marc Beyrouthy est ingénieur agronome de formation, professeur d'université et propriétaire d'une compagnie agronomique. De par sa longue expérience, il est capable de donner une idée générale d'un métier parfois peu...

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