Le directeur général de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, s'est réuni samedi après-midi avec le commandant de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), le général Michael Beary, afin de « renforcer » les relations entre la population locale et les soldats de la Finul, après deux accrochages survenus début février.
Les généraux Ibrahim et Beary ont passé en revue les derniers événements et les moyens de remédier à la tension qui oppose, de temps à autre, certains habitants de la région aux soldats de la Finul. Ils se sont mis d'accord sur la nécessité de « consolider les relations entre la population locale et les militaires de la Finul et d'éviter les accrochages qui desservent la stabilité dans la région ».
Début février, deux incidents avaient eu lieu le même jour dans le secteur de Mansouri-Majdel Zoun (caza de Tyr). Selon les habitants, une patrouille relevant du contingent slovène de la Finul était entrée sur un terrain privé sans être accompagnée de l'armée libanaise, ce qui avait mis les villageois en colère. Le tank de la Finul avait alors heurté trois voitures en essayant de prendre la fuite. La Finul, elle, avait expliqué que les voitures heurtées avaient été utilisées par les villageois pour fermer la voie devant le tank de la patrouille slovène. Entre-temps, une autre patrouille formée de soldats du contingent italien, et qui se trouvait dans les parages, avait également été victime d'un accrochage avec la population locale.
Rassurer la Finul sur sa présence
Selon des sources bien informées, la rencontre entre Abbas Ibrahim et le général Beary « sert à rassurer la Finul sur son rôle et sa présence au Liban ». « Le message que le général Ibrahim était chargé de porter à la Finul est purement politique. Ancien directeur des renseignements de l'armée au Liban-Sud, M. Ibrahim a de très bonnes relations avec la Finul tout en étant respecté au sein du Hezbollah, soulignent les sources précitées. Les derniers propos de Aoun sur le Hezbollah ont inquiété la Finul et l'Organisation des Nations unies parce qu'ils sont en contradiction avec la 1701. Le Hezbollah a peur que ces propos ne soient pris comme prétexte par Israël pour une nouvelle frappe. »
Si les villageois indiquent que ces incidents étaient spontanés, d'autres sources estiment que c'est sans doute le Hezbollah qui en est le responsable car les patrouilles se trouvaient probablement dans ses régions militaires. Les sources y voient également une volonté du parti chiite de souligner que la situation dans le Sud et l'avenir de la Finul sont entre ses mains.
Pour rappel, le président de la République Michel Aoun avait déclaré à la mi-février à la chaîne de télévision égyptienne CBC que « du moment qu'Israël occupe toujours le territoire libanais et continue à avoir des vues sur ses ressources naturelles, et tant que l'armée ne détient pas la force nécessaire pour faire face à Israël, nous sentons que les armes du Hezbollah sont nécessaires. Elles viennent compléter la force de l'armée et ne la contredisent pas ».
Adoptée en août 2016, la résolution 1701 prévoit entre autres l'application de la résolution 1559 et de l'accord de Taëf appelant au désarmement de toutes les milices au Liban.
Z. A.
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