Rechercher
Rechercher

Liban - Justice

Confrontation entre Jreissati et l’avocat de familles de militaires martyrs

Me Raphaël demande le transfert du dossier à la Cour de justice.

Une conférence de presse tenue par les familles de plusieurs militaires tombés dans l'exercice de leurs fonctions depuis 2012 a eu lieu hier, devant le Palais de justice à Beyrouth. Représentées par l'avocat Youssef Raphaël, les familles demandent que ce dossier soit transféré à la Cour de justice et non pas au tribunal militaire. Sauf que Me Raphaël a eu droit à un échange virulent avec le ministre de la Justice, Salim Jreissati, qui refuse catégoriquement le transfert en question.

« Nous avons contacté les ministres de la Défense et de la Justice et n'avons reçu aucune réponse du ministre de la Défense. Par contre, M. Jreissati nous a affirmé lors d'un appel téléphonique qu'il s'opposait au transfert du dossier des militaires à la Cour de justice, sous prétexte que cette action lui donnerait un caractère politique », souligne Me Raphaël.

Il a été ensuite recontacté par M. Jreissati, à l'issue de la conférence de presse, mais la conversation a pris une tournure musclée. « Le ministre m'a contacté aujourd'hui (hier) et il était tendu. Il m'a dit que nous étions en train de réaliser des exploits médiatiques contre lui lors de notre conférence de presse. Il a ensuite déclaré sur un ton irrité qu'il n'aurait pas l'honneur de transférer ce dossier à la Cour de justice, avant de me raccrocher au nez », précise Youssef Raphaël. « Je ne comprends pas pourquoi le ministre de la Justice est tellement contrarié par cette affaire. Où est le mal si on fait ce genre de demande pour une telle cause nationale ? » a-t-il ajouté.

« Si le dossier est transféré à la Cour de justice, les familles auront le droit d'assister aux séances et de demander que certains témoins soient écoutés », explique à L'Orient-Le Jour Me Raphaël, qui représente plusieurs familles ayant perdu un des leurs lors des affrontements ces dernières années entre l'armée et des terroristes à Fek'ha, Ersal, Ras Baalbeck et Qaa. Ces familles sont : Tabikh, Bazzal, Wehbé, Hajj Hassan et Masri. « Pour l'instant, aucune action à caractère légal n'a été entreprise dans ce dossier mais il y a eu des promesses d'investigations transparentes », indique l'avocat.

 

(Lire aussi : Qui est « Abou Takiyé », le cheikh controversé de Ersal en cavale ?)

 

 

Pour que le scénario Maarouf Hamiyé ne se répète pas
« Je pense que le sang des martyrs de l'armée libanaise mérite de passer, en Conseil des ministres, avant les navires-centrales et autres marchés », a lancé Me Raphaël avant de mettre en garde contre le désir de vengeance qui anime certaines familles. « Nous ne pouvons pas laisser tomber les familles de militaires.

Certaines d'entre elles commencent à parler de vengeance, ce qui est assez grave. Elles disent qu'elles donnent un délai à l'État, mais que si rien n'est fait pour ouvrir le dossier de leurs fils, elles feront leur propre justice. Nous ne voulons pas que le scénario de Maarouf Hamiyé se répète », met-il en garde.
En mai 2016, Maarouf Hamiyé, père du soldat Mohammad Hamiyé exécuté par le Front al-Nosra en 2014, a tué Mohammad Hojeiri (20 ans), neveu de Moustapha Hojeiry, alias Abou Takiyé, connu pour être proche des jihadistes, pour venger son fils.

 

Repère 

Tués ou libérés, qui sont les militaires libanais ex-otages des jihadistes)

 

Lire aussi

Kahwagi : L’État a ses secrets...

Le commandant en chef de l’armée évoque la victoire du « concept de l’État »

L’armée se distancie de la polémique

La polémique se poursuit autour des événements de Ersal 2014

 

Une conférence de presse tenue par les familles de plusieurs militaires tombés dans l'exercice de leurs fonctions depuis 2012 a eu lieu hier, devant le Palais de justice à Beyrouth. Représentées par l'avocat Youssef Raphaël, les familles demandent que ce dossier soit transféré à la Cour de justice et non pas au tribunal militaire. Sauf que Me Raphaël a eu droit à un échange virulent...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut