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À La Une - Liban

Missiles près de l'AIB : Nous n'entrons pas dans le jeu d'Israël, lance Nasrallah

Le secrétaire général du Hezbollah assure qu'il n'y a "aucune ingérence extérieure" de la part de Damas ou de Téhéran dans la formation du gouvernement.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, lors d'une intervention télévisée, le 12 octobre 2018. Capture d'écran Al-Manar

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, s'est exprimé pour la première fois vendredi depuis les déclarations du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, selon lesquelles le Hezbollah utilisait des sites proches de l'Aéroport international de Beyrouth comme "caches d'armes secrètes", affirmant qu'il ne voulait ni confirmer ni infirmer ces allégations pour ne pas "donner d'informations à l'ennemi". Hassan Nasrallah a par ailleurs estimé que Donald Trump humiliait "tous les jours" ses alliés du Golfe, soulignant que le président américain convoitait surtout l'argent de ces pays.

"Dans le cadre de notre stratégie militaire au sein de la résistance, nous avons opté pour la politique de l'ambiguïté constructive. Nous n'avons pas voulu répondre, ni donner des informations gratuitement, afin de ne pas entrer dans le jeu de l'ennemi israélien", a affirmé Hassan Nasrallah.

Il s'exprimait à l'occasion du décès d'Amina Salamé, morte lundi à l'âge de 80 ans, mère de Imad Moughniyé, ancien responsable des opérations militaires du Hezbollah tué dans un attentat à la voiture piégée à Damas, en Syrie, le 12 février 2008.


"Guerre psychologique"
Lors d'un discours devant l'Assemblée générale de l'ONU fin septembre, le Premier ministre israélien avait présenté une carte du sud de Beyrouth, montrant trois "sites secrets" présumés, dans lesquels le parti chiite transformerait des missiles de précision, sur ordre de l'Iran. Ces sites seraient, selon les renseignements israéliens, situés à côté de l'aéroport de Beyrouth, à proximité du port de Ouzaï et sous la Cité sportive, trois endroits situés dans ou à la lisière de la banlieue-sud de Beyrouth, un fief du Hezbollah.

Face à ces accusations, le ministre libanais sortant des Affaires étrangères, Gebran Bassil, avait organisé une tournée pour les ambassadeurs accrédités au Liban sur les sites incriminés pour démentir M. Netanyahu. "Le ministère des Affaires étrangères a estimé que les propos de Netanyahu constituaient une menace pour le Liban et il a pris l'initiative", a déclaré Hassan Nasrallah, saluant "la diplomatie offensive" du ministre Bassil qui a "révélé la supercherie de Netanyahu". "Tout ceci entre dans le cadre de la guerre psychologique que l'ennemi échoue à remporter", a estimé le leader du parti chiite.

Sur un autre plan, le secrétaire général du Hezbollah a de nouveau appelé à une formation rapide du gouvernement, attendu depuis cinq mois, assurant qu'il n'y avait "aucune ingérence extérieure" de la part de Damas ou de Téhéran dans ce processus. Il a insisté sur l'urgence qu'un cabinet soit formé, notamment pour qu'il s'occupe de la région de Baalbeck où les pluies torrentielles ont causé des dégâts considérables.


(Lire aussi : Invasions, offensives... : retour sur les opérations israéliennes contre le Liban depuis 1978)


La "cupidité sans limites" de Trump
Sur un autre plan, le chef du Hezbollah est revenu sur les propos, la semaine dernière, du président Donald Trump qui avait mis en garde le roi Salmane d'Arabie, son allié stratégique, lui affirmant que "sans le soutien militaire des Etats-Unis, il ne resterait pas deux semaines au pouvoir". "A son époque, l'ayatollah Khomeiny disait que le pouvoir américain était un pouvoir de voleurs. Aujourd'hui, il est devenu clair que Trump n'est motivé que par sa cupidité sans limites", a lancé le chef du Hezbollah. "Nous sommes face à une administration qui, contrairement aux administrations précédentes qui parlaient de droits de l'homme, parle ouvertement. Trump ne parle que d'argent, de droits de douane ou de guerre commerciale. Il ne voit le monde que par le prisme de l'argent. Il maltraite et humilie tous les jours ses alliés et amis", a-t-il poursuivi.


(Lire aussi : MBS à Trump : "Nous avons payé" pour les armes américaines)


Hassan Nasrallah a également réagi à d'autres déclarations du président US, datant de mardi, selon lesquelles l'Iran était prêt à envahir le Moyen-Orient en 12 minutes. "Les propos de Trump montrent l'importance de l'Iran à ses yeux", a-t-il déclaré. "Comptez-vous réellement sur Trump pour vous protéger et vous aider ?", a lancé le chef du Hezbollah, s'adressant aux dirigeants des pays du Golfe.

La première partie de l'allocution du chef du parti chiite était consacrée à Amina Salamé, "une femme exceptionnelle symbole de la résistance" et ses enfants. Surnommée la "mère des martyrs", elle a vu deux autres de ses fils, Jihad et Fouad, membres du Hezbollah, être tués. Elle a également perdu l'un de ses petits-fils, Jihad, fils de Imad Moughniyé, cadre supérieur du parti chiite, tué en 2015 lors d'un raid israélien sur le Golan syrien.  "La vie est une épreuve que la 'mère des martyrs' a surmonté haut la main", a jugé le leader du Hezbollah, revenant sur le parcours de vie d'Amine Salamé "qui a inspiré de nombreuses personnes", dont la famille est, selon lui, un "foyer de la résistance". "Ses enfants, Fouad, Jihad et Imad, ont été de ceux qui donné leur vie pour la résistance", a-t-il déclaré, décrivant Imad Moughniyé comme une "personnalité exceptionnelle".


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Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, s'est exprimé pour la première fois vendredi depuis les déclarations du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, selon lesquelles le Hezbollah utilisait des sites proches de l'Aéroport international de Beyrouth comme "caches d'armes secrètes", affirmant qu'il ne voulait ni confirmer ni infirmer ces allégations pour ne...

commentaires (3)

Pour une fois, on est d’accord avec vous, Mr H.N. sur la description de Trump et sa cupidité qui ne voit le monde que par le prisme de l’argent, serait raciste et s’en fout des droits de l’homme... Soit, c’est une période noire dans l’histoire des États-Unis que beaucoup d’experts expliquent par les limites d’un capitalisme sauvage sans frontières qui a négligé les populations rurales et petites entreprises, d'où cette réaction nationaliste extrême de droite, raciste, anti-immigration qui a pondu un monstre pareil! Mais, Mr HN, c’est quoi vos valeurs humanistes et démocratiques que vous offrez en échange à votre jeunesse? À part des valeurs théocratiques d’un autre âge où vous trouvez normal d’envoyer la fleur de votre jeunesse guerroyer et se sacrifier pour vos prétendues guerres de libération et de résistance qui n’amènent rien au Liban? Chacun a droit à sa logique. On voit la paille dans l’oeil du voisin mais pas la poutre dans son œil.

Saliba Nouhad

23 h 56, le 12 octobre 2018

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Commentaires (3)

  • Pour une fois, on est d’accord avec vous, Mr H.N. sur la description de Trump et sa cupidité qui ne voit le monde que par le prisme de l’argent, serait raciste et s’en fout des droits de l’homme... Soit, c’est une période noire dans l’histoire des États-Unis que beaucoup d’experts expliquent par les limites d’un capitalisme sauvage sans frontières qui a négligé les populations rurales et petites entreprises, d'où cette réaction nationaliste extrême de droite, raciste, anti-immigration qui a pondu un monstre pareil! Mais, Mr HN, c’est quoi vos valeurs humanistes et démocratiques que vous offrez en échange à votre jeunesse? À part des valeurs théocratiques d’un autre âge où vous trouvez normal d’envoyer la fleur de votre jeunesse guerroyer et se sacrifier pour vos prétendues guerres de libération et de résistance qui n’amènent rien au Liban? Chacun a droit à sa logique. On voit la paille dans l’oeil du voisin mais pas la poutre dans son œil.

    Saliba Nouhad

    23 h 56, le 12 octobre 2018

  • Ce qui est dit c'est l'évidence même. Trum-pète n'est qu'un jou3ann de naissance sans vergogne et sans dignité devant l'argent. Il est l'archétype même de l'occidental cupide et avide,, hassoud du sandwich au beurre qui nourrit son voisin. Dieu le garde encore plus longtemps au pouvoir pour que ses alliés arabes et occidentaux aient le temps de réaliser à quelle misérable individu ils ont affaire.

    FRIK-A-FRAK

    22 h 33, le 12 octobre 2018

  • FALLAIT DENIER LES ACCUSATIONS DE NETANYAHU CAR LE GENDRE ET SES VISITEURS N,ONT PU VISITER QUE LES LIEUX DE SURFACE UNIQUEMENT... QUAND AUX AUTRES POINTS DU DISCOURS CONCERNANT TRUMP SURTOUT J,EN PASSE CAR LE SAYED EN BEAUCOUP D,EUX IL A RAISON !

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 47, le 12 octobre 2018

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