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Campus - PORTRAIT

Tarek al-Abiad, l’ingénieux musicien

À 21 ans, cet étudiant en génie des procédés au CNAM-l’Institut supérieur des sciences appliquées et économiques (ISSAE) se lance, parallèlement à ses études, dans une carrière de chanteur oriental.

Tarek al-Abiad peut se targuer d’être un jeune Libanais polyvalent et ambitieux : la musique et les sciences lui réussissent plutôt bien. Photo Juan Aoun

Il était, le 5 janvier, sur le plateau de Talents (une émission diffusée par MTV Liban) accompagné de Fred Bejjani au piano, reprenant Habibi de Julia Boutros et Rah terja3i de Naji Osta et Salah Kurdi. Aujourd’hui, peut-être est-il au ministère de l’Environnement (où il fait un stage dans la partie technologie de l’environnement), ou sur les bancs de l’université du CNAM, ou encore au café Mar Mikhaël où il est serveur. « Il y a beaucoup de grandes personnes qui ont commencé en faisant de très petites choses », déclare-t-il avec une certaine humilité. Tarek al-Abiad peut se targuer d’être un jeune Libanais polyvalent et ambitieux : la musique et les sciences lui réussissent plutôt bien. À ces deux mondes qui d’apparence s’opposent, il consacre sa vie et parvient à la synthèse par une élégante métaphore : « La chimie est une musique et la musique une chimie », poétise-t-il. Et de poursuivre : « Pour moi, tout est musique. La pluie est une musique, le vent est une musique, et même les klaxons des voitures dans les embouteillages. Mais tout est aussi chimie, on est formé d’atomes et de molécules, on naît chimie, on mange chimie. »

Sur le plan musical, ce chanteur professionnel spécialisé dans la musique traditionnelle libanaise, inconditionnel de Wadih el-Safi et de Melhem Barakat, a déjà chanté dans de nombreux événements tels que le festival Khaleh ou encore le festival d’Araya et s’est produit plusieurs fois en tant que soliste à Bkerké, siège du patriarcat maronite. Chanteur de messe, amoureux de son pays, ce jeune Libanais dont la plus grande source d’inspiration est le pape Jean-Paul II espère un jour « chanter toutes les couleurs », comme l’a fait avant lui Fayrouz. « Je rêve d’aller à Hollywood. Au Liban, on connaît la musique américaine et leur culture, mais eux, ils ne connaissent rien de nous. Je veux aller là-bas et diffuser notre musique », lance-t-il.

Il raconte : « Dès l’âge de 13 ans, je suis rentré au conservatoire libanais de Horch Tabet en chant oriental. Puis j’ai étudié le oud. » À 16 ans, alors qu’il est au lycée Notre-Dame du Perpétuel Secours, il se met au piano et devient maître d’orchestre à la pastorale du lycée, où il conduit 4 instruments et 18 voix. « Je connais le solfège, j’ai étudié la théorie musicale orientale et occidentale », se justifie-t-il. Cette connaissance lui vaut une certaine reconnaissance qui lui permettra de répéter l’expérience une fois entré à l’Université libanaise en chimie. « Quand je suis arrivé la première année, j’ai fondé un orchestre dans l’université. Chaque année, nous faisions des concerts de chants religieux. Au bout de trois ans, plus de mille personnes ont assisté à notre concert lors de la messe de Noël de l’université », se souvient-il. L’année dernière, suite à l’obtention de sa licence, il intègre le CNAM en génie des procédés pétroliers chimiques et pétrochimiques. « Un jour, je serai peut être enseignant-chercheur à l’université et un musicien célèbre à côté », espère celui qui préfère au terme de « rêve » celui de « but », ce dernier étant moins éloigné du monde réel selon lui. « Un but va se réaliser un jour. J’ai beaucoup de buts dans ma vie, et un d’eux est d’être ingénieur pétrolier. » Au terme des six mois de stage qu’il effectue au ministère de l’Environnement, Tarek al-Abiad souhaite revenir à l’Université libanaise poursuivre un doctorat et remplir la liste de buts qu’il s’est fixé depuis son plus jeune âge. En attendant de percer sur la scène musicale contemporaine libanaise, il chante dans des mariages, concerts, festivals et, depuis peu, sur les plateaux de télévision. L’année 2019 s’annonce sous les meilleurs augures pour ceux qui se donnent les moyens de leur ambition.

Instagram : tarekalabiad

Facebook : Tarek al-Abiad

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Il était, le 5 janvier, sur le plateau de Talents (une émission diffusée par MTV Liban) accompagné de Fred Bejjani au piano, reprenant Habibi de Julia Boutros et Rah terja3i de Naji Osta et Salah Kurdi. Aujourd’hui, peut-être est-il au ministère de l’Environnement (où il fait un stage dans la partie technologie de l’environnement), ou sur les bancs de l’université du CNAM, ou...

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