Le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire a démenti avec vigueur dimanche des informations de médias japonais selon lesquels des représentants de l'Etat français auraient plaidé cette semaine à Tokyo pour une fusion entre Renault et Nissan.
Le scénario d'une fusion entre les deux constructeurs automobiles "n'est pas sur la table", a affirmé M. Le Maire devant la presse lors d'un déplacement dimanche au Caire. L'Etat français, actionnaire de Renault, est "attaché au bon fonctionnement" et à la "pérennité" de l'alliance existante entre Renault et Nissan. "C'est ce que nous avons toujours indiqué aux autorités japonaises", a-t-il ajouté. "Ce qui est sur la table aujourd'hui, c'est la gouvernance de Renault." Celle-ci devra être "solide, stable, pérenne" et devrait être "mise en place par le conseil d'administration (du groupe français, NDLR) dans les prochains jours", a encore souligné M. Le Maire.
Plus tôt dans la journée, le quotidien économique japonais Nikkei et l'agence de presse Kyodo avaient affirmé qu'une délégation française, en visite cette semaine à Tokyo, avait plaidé pour une fusion des deux groupes, dont l'avenir de l'alliance est devenue incertain depuis l'arrestation au Japon de Carlos Ghosn il y a deux mois.
La piste d'une fusion aurait les faveurs du président français Emmanuel Macron, avait même affirmé Kyodo. Quant au Nikkei, il avait également indiqué que Renault souhaitait nommer le prochain président de Nissan. Le constructeur automobile japonais est opposé à donner une plus grande influence à Paris sur son devenir, selon le Nikkei. Contacté par l'AFP, Nissan s'est refusé à tout commentaire.
(Lire aussi : S’estimant floué par Carlos Ghosn, Nissan réclame son dû)
L'Etat français est pour sa part le premier actionnaire de Renault, avec 15,01% du capital et quelque 22% des droits de vote. Nissan détient 15% des actions du groupe au losange, mais sans droits de vote en assemblée générale.
Une remise à plat de cet édifice subtil, dont Carlos Ghosn était la clef de voûte, pourrait signifier une perte d'influence de Renault dans l'alliance. Celle-ci est devenue numéro un mondial de l'automobile en 2017 avec 10,6 millions de véhicules vendus, dont 3,76 millions pour Renault et 5,81 millions pour Nissan.
Certains au sein du constructeur japonais estiment que la structure actuelle de l'alliance ne traduit pas le véritable poids de leur entreprise au sein du partenariat, statutairement dirigé, qui plus est, par un représentant de Renault.
Depuis la chute de M. Ghosn, Renault et Nissan se livrent à une guerre de communication pour faire valoir leurs points de vue respectifs. Dimanche à Tokyo, le comité spécial pour améliorer la gouvernance de Nissan, mis en place dans la foulée de l'affaire Carlos Ghosn - inculpé pour abus de confiance et autres malversations financières -, a pointé "la concentration des pouvoirs" comme principal problème.
L'Etat français a lâché cette semaine le grand patron franco-libano-brésilien et demandé la nomination d'un successeur dans les prochains jours à la tête de Renault.
"Le principe de la présomption d'innocence doit s'appliquer" à l'égard de M. Ghosn, a rappelé M. Le Maire dans le JDD, alors que l'épouse du célèbre patron, Carole Ghosn, a récemment écrit à M. Macron pour lui demander de s'assurer du droit de son mari à un "procès équitable", selon l'hebdomadaire français. Mais au-delà du cas individuel de M. Ghosn, "il y a aussi les intérêts de Renault et de l'alliance. Une entreprise de cette envergure a besoin d'une gouvernance solide et stable", a justifié M. Le Maire.
Détenu au Japon depuis le 19 novembre, Carlos Ghosn devrait donc bientôt perdre son dernier titre, celui de PDG de Renault, Nissan et Mitsubishi l'ayant révoqué du poste de président du conseil d'administration dès la fin novembre.
Lire aussi
De Carlos Ghosn aux gilets jaunes : la responsabilité en question
Dans une lettre à HRW, Carole Ghosn dénonce le traitement « cruel et inhumain » infligé à son époux
Mouna Sepehri, personnage clé de Renault, dans les turbulences de l'affaire Ghosn
Carlos Ghosn : ce dont il est accusé, ce qu'il répond
Cinq choses à retenir de la première comparution de Carlos Ghosn
commentaires (5)
Renault avait embaucher Ghosn qui lui avait fait miroiter le siege de PDG de ce groupe mais a une condition c'est de faire passer dans le vert Nissan nouvelle acquisition du groupe Renault, ce que Ghosn a fait et avec force aduler au japon malgré les milliers de licenciement et engendre aussi une restructuration chez Renault avec aussi des milliers de mise a pieds technique … mais Ghosn n'a pas commis un crime en tant que tel seulement pour être comparer aux autres PDG des grands groupes comme par ex GMC aux states .. d'ailleurs Obama avait fait appel a Ghosn pour s'occuper de GMC ou Ford me rappelle plus lequel ce qu'il a refuser … maintenant comme Renault est un groupe ou l'État est actionnaire majoritaire a demander a Ghosn d'essayer de fusionner les 2 géants, les japonais ont été mis au courant de cela donc ont commencer leur investigations….. donc il y a quelque part ou Ghosn a payer pour les decisions des autres …. il ne faut pas oublier que les Japonais sont un peuples très fiers … puis en investiguant ils ont découvert des transferts et paiement d'une société a une autre et encore une autre vers une autre qui celle la a elu domicile a l'adresse de nissan au Pays Bas mais la societe a l'adresse ne s'appelle pas nissan mais ZI-A quelque chose qui d'ailleurs detient une superbe maison dans le centre de Beyrouth qui vaudrait 9 000 000 d'euro… mais ca tous les patrons le font il suffit de ce rappeler des panama paper et autres
Bery tus
02 h 18, le 21 janvier 2019