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Liban - Sanctions US

Sévère mise en garde de Billingslea au Hezbollah

À Beyrouth, le secrétaire adjoint américain au Trésor annonce une « intensification » des mesures contre « l’organisation terroriste » dans les prochains jours.

Le secrétaire adjoint américain au Trésor pour la Lutte contre le financement du terrorisme, Marshall Billingslea, lors d’un point de presse à l’ambassade américaine à Awkar.

Même si le secrétaire adjoint américain au Trésor pour la Lutte contre le financement du terrorisme, Marshall Billingslea, a rencontré hier la presse à Beyrouth avant la naissance du nouveau cabinet, il s’est efforcé de responsabiliser ce dernier, au même titre que le secteur bancaire, dans la lutte contre les réseaux de financement du Hezbollah. « L’objectif (de sa visite de deux jours à Beyrouth, NDLR) est de s’assurer que les fonds illicites, les fonds de corruption et les fonds d’organisations terroristes comme le Hezbollah ne pénètrent pas dans le système libanais », dit-il. Il s’agit donc d’abord de s’assurer que « le Hezbollah ne pénètre pas dans les banques ».

Pour ce qui est de la participation du parti chiite au nouveau gouvernement, le responsable du Trésor s’est abstenu d’anticiper. « Nous verrons de près quel rôle le parti chiite pensera jouer au sein du cabinet. Sans vouloir anticiper notre réaction, ce que je peux dire est que si nous voyons que le Hezbollah tente d’exploiter, comme il en a l’intention, n’importe quel ministère qu’il aura obtenu, pour faire passer de l’argent ou toute autre activité en soutien à son agenda terroriste, nous aurons de graves problèmes avec cela. » Il relativise, en réponse à une question, la présomption que le cabinet serait « un cabinet du Hezbollah » et annonce que les mesures économiques contre le Hezbollah « vont se poursuivre et s’intensifier dans les prochains jours ». La troisième série de sanctions contre l’Iran (indépendantes des sanctions contre le Hezbollah) est prévue le 4 février prochain.

C’est d’ailleurs parce que « le Hezbollah ne reçoit plus de financement de l’Iran, asphyxié par les nouvelles sanctions », que le cabinet est amené à limiter les circuits de financements parallèles, extrabancaires du Hezbollah, en limitant la latitude du Hezbollah à faire entrer l’argent de « ses activités illicites, comme le trafic de drogue ou le proxénétisme », à travers les frontières libanaises. Il estime urgent de renforcer les mesures douanières au niveau du port et de l’aéroport.

En outre, « nous encourageons toutes les parties à dire au Hezbollah qu’il doit rester hors du secteur bancaire, s’il veut épargner aux banques et à l’économie libanaise dans son ensemble d’énormes défis », dit-il.

Le problème est le Hezbollah

Certes, Marshall Billingslea se dit conscient de « la complexité économique et politique du tissu libanais » dans lequel s’est enraciné le Hezbollah, « organe terroriste conçu et financé par l’Iran pour éroder la démocratie du Liban ». Il assure aussi que son pays n’a aucune intention de compromettre la stabilité du pays, l’appui à l’armée et au secteur bancaire restent « inébranlables ». Mais il tient à rappeler que le problème n’est pas tant dans les sanctions américaines que dans la partie visée par ces sanctions : « Si les banques ont du mal à gérer les questions liées au Hezbollah, c’est bien à cause du Hezbollah. »

Bien sûr « lorsque nous demandons à des officiels au Liban de prendre des décisions dures (à l’égard du Hezbollah, NDLR), nous avons conscience qu’ils subissent des menaces à leur intégrité physique de la part de ce groupe terroriste. Il est outrageant de voir sévir une organisation terroriste qui menace les citoyens et les banquiers », dit-il, dans une allusion à peine voilée à l’explosion provoquée en 2016 devant le siège de la BLOM Bank à Beyrouth, sans faire de victimes. « Nous sommes sensibles à cela parce que le Hezbollah a du sang américain sur les mains », renchérit-il, en référence aux attentats perpétrés dans les années quatre-vingt. « Mais nous nous attendons à ce que la bonne décision soit prise. »

Secteur bancaire visé ?

À défaut d’une telle décision, les secteur bancaire risque-t-il des sanctions ? « Nous ne pouvons le prédire, mais l’un des objectifs de ma visite est de travailler de près sur des moyens spécifiques de prendre des décisions fermes sous l’ombrelle du gouvernement et des banques. » Il se refuse toutefois à commenter l’action collective qui vient d’être lancée à New York contre dix banques libanaises pour responsabilité à l’égard des victimes d’actes de terrorisme en Irak, et qui ont été commis, planifiés ou autorisés par le Hezbollah entre 2004 et 2011. « C’est une action civile que je ne commenterai pas », dit-il.

Lors de sa visite il y a un an au Liban, et bien qu’ayant accordé alors un satisfecit au système bancaire libanais, il aurait en réalité exprimé de vifs reproches aux intéressés, selon une source libanaise familière du dossier des sanctions. Interrogé sur ce point, il précise avoir une « excellente relation » avec le gouverneur Riad Salamé et son premier vice-gouverneur Mohammad Bizri, une relation qui « nous permet de régler certaines situations avant qu’elles ne se transforment en crise ».

Le responsable du Trésor n’a montré aucune indulgence à l’égard des fonctionnaires ou députés du Hezbollah dont les salaires seraient domiciliés dans les banques libanaises – même si cette question reste du ressort du gouvernement.

Il n’a pas épargné non plus le secrétaire général, Hassan Nasrallah, pour dénoncer « l’artifice » du distinguo entre l’aile politique et l’aile militaire du Hezbollah. « Lorsque le Hezbollah décide de faire exploser des civils, ou de perpétrer des assassinats, il le fait sans l’approbation de (son secrétaire général) Hassan Nasrallah ? »

Il a en revanche tenu à distinguer le Hezbollah de la communauté chiite. « Nous ne visons pas la communauté chiite ni les banques chiites, mais le Hezbollah », dit-il.

Même si le secrétaire adjoint américain au Trésor pour la Lutte contre le financement du terrorisme, Marshall Billingslea, a rencontré hier la presse à Beyrouth avant la naissance du nouveau cabinet, il s’est efforcé de responsabiliser ce dernier, au même titre que le secteur bancaire, dans la lutte contre les réseaux de financement du Hezbollah. « L’objectif (de sa visite de...

commentaires (5)

AFFAIRE TRES SERIEUSE POUR LE SYSTEME BANCAIRE ET POUR LE PAYS...

LA LIBRE EXPRESSION

11 h 58, le 01 février 2019

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Commentaires (5)

  • AFFAIRE TRES SERIEUSE POUR LE SYSTEME BANCAIRE ET POUR LE PAYS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 58, le 01 février 2019

  • Il a oublié d'ajouter "contre les occupants de leur propre pays" comme le pensent certains (es). Et puis quoi encore? La démocratie selon les Amerloques, laissez-moi rir. Relisez l'Histoire, votre histoire dans les pays que vous avez voulu démocratiser. La facture sera lourde Mister Billingslea!

    Tina Chamoun

    11 h 56, le 01 février 2019

  • une fois n'est pas coutume, s haddad a raison de dire que les americains n'ont plus les moyens de leur politique, qu'en l'occurence ils ne peuvent que faire du bruit au profit des 2 galeries, pro & anti. CECI DIT , si on peut encore parler de projet politique americain !

    Gaby SIOUFI

    10 h 55, le 01 février 2019

  • Qui est ce mecton encore ?

    FRIK-A-FRAK

    10 h 35, le 01 février 2019

  • Le Liban est l’otage du Hezbollah . Toute mesure à l’encontre du Hezbollah est un pas vers la libération.

    Saleh Issal

    06 h 29, le 01 février 2019

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