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Culture - Festival

« Le beau est toujours bizarre »

Un ciné-concert a clôturé au Metropolis Empire Sofil le 25e Festival du cinéma européen à Beyrouth. Décryptage d’une performance artistique avant-gardiste qui réunissait Two or the Dragons, un duo musical libanais, sur le film « Le sang d’un poète » de Jean Cocteau (1932).


« Le sang d’un poète » de Jean Cocteau.

Si le Festival du cinéma européen se poursuit dans plusieurs villes libanaises comme Jounieh, Tripoli, Deir el-Qamar et Zahlé jusqu’au 20 février, il a bel et bien pris fin à Beyrouth ce lundi. Et quelle fin ! Ce serait peu dire que d’évoquer une rencontre des plus surprenantes et des plus déroutantes au sein de ce qui se fait dans le monde de l’art. D’un côté, un daf iranien, des pédales à effets, un bouzouki modifié et une boîte à rythme électronique ; de l’autre, un film surréaliste, Le Sang d’un poète, en noir et blanc, ressuscité du début du siècle dernier. Une rencontre essentiellement incongrue qui devait donner naissance à quelque chose de tout aussi étrange. Un composé unique, intuitif et bien voulu par les musiciens Abed Kobeissy et Ali Hout qui ont travaillé à partir des impressions suite au visionnage du film de Cocteau, un film difficile qui oscille entre pure esthétique et narration. Le résultat est dense, opaque, et assurément novateur. Comment expliquer que toute la salle du Metropolis soit restée happée du début à la fin sans ciller, devant des gros plans d’enfants agonisant dans l’indifférence générale avec une musique presque guerrière, enlevée et asphyxiante ? La perplexité? L’incompréhension ? La fascination ? Une possibilité : la musique était superbe dans sa violence et les images poétiques dans leur impitoyable cruauté. « Ou comment j’étais pris au piège par mon propre film », nous explique Cocteau pour toute forme d’incipit. Ou comment la créativité peut tourner sur elle-même dans une impossibilité tyrannique, à tel point qu’on finit par se demander s’il peut exister beauté plus raffinée que cette incroyable barbarie d’images et de sons à laquelle on a assisté ce jour-là.

Si le Festival du cinéma européen se poursuit dans plusieurs villes libanaises comme Jounieh, Tripoli, Deir el-Qamar et Zahlé jusqu’au 20 février, il a bel et bien pris fin à Beyrouth ce lundi. Et quelle fin ! Ce serait peu dire que d’évoquer une rencontre des plus surprenantes et des plus déroutantes au sein de ce qui se fait dans le monde de l’art. D’un côté, un daf iranien,...

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