« Dans d’autres pays, il y a la journée de la francophonie, il y a la semaine de la francophonie, mais, à ma connaissance, le Liban est le seul pays où il y a tout un mois de la francophonie. » L’ambassadeur de France Bruno Foucher a lancé hier les festivités du mois de la francophonie sous les meilleurs hospices. « Nous avons choisi comme mot d’ordre cette année “Au féminin!”, avec des spectacles, des projections et une exposition faits par des femmes et/ou sur des femmes. Parce que ce combat pour les droits des femmes – pour l’égalité en droit et dans les faits – est encore loin d’être gagné et que la culture est un puissant vecteur d’émancipation et de réflexion critique. » Toutefois, en plus de l’importance particulière accordée cette année aux droits des femmes, l’accent sera mis aussi sur le plurilinguisme, vecteur fondamental de la diversité inhérente à la culture libanaise : un spectacle en arabe surtitré en français et un autre bilingue, en français et en arabe, seront proposés « parce que la francophonie n’est jamais aussi forte que quand elle est ouverte aux autres langues ».
Aux côtés de Bruno Foucher, son homologue arménien Vahagn Atabekian a rappelé justement l’importance d’un « événement qui s’inscrit dans le cadre du vivre-ensemble ». L’Arménie, actuellement en charge de la présidence internationale de la francophonie, propose d’ailleurs une causerie le vendredi 29 mars à 20h au centre de l’AGBU (Armenian General Benevolent Union) Demirdjian) à Dbayé autour de Joseph Oughourlian, premier vice-gouverneur de la Banque du Liban en 1964.
L’ambassadeur de Roumanie, Victor Mircea, a insisté sur la place prépondérante de la jeunesse, cible de premier choix pour le développement de la francophonie : « Le travail doit commencer avec les plus jeunes, car c’est plus qu’une langue qu’ils gagneront, c’est tout un monde. » Idée bien connue mais non moins cruciale que la langue est plus qu’un simple moyen de communication, qu’elle transporte avec elle une culture et une manière de voir et de comprendre le monde. C’est en ce sens que l’ambassadrice du Canada, Emmanuelle Lamoureux, a rappelé qu’avec le mois de la francophonie « ce n’est pas seulement une langue, mais des valeurs qu’on défend ». Sur le même ton, Hervé Sabourin, directeur régional de l’AUF au Moyen-Orient, a avancé que « la francophonie a tous les potentiels pour répondre aux aspirations des peuples d’aujourd’hui. Elle doit simplement montrer ce qu’elle est, un espace de liberté, de diversité, de modernité et de dynamisme, ouvert aux autres et ouvert sur le monde, où la langue française, au même titre que les autres langues. (...) Les activités que compte mener ou soutenir l’AUF durant ce mois mettront en lumière trois dimensions fortement symboliques de notre espace francophone, la solidarité, la pluralité et la diversité ».
Dans son allocution, le ministre de la Culture a tenu à rendre hommage à son prédécesseur, Ghattas Khoury, qui a « contribué à la décision de l’AUF de placer son siège régional à Beyrouth ». « Le mois de la francophonie sera inauguré demain vendredi 1er mars par un concert de l’Orchestre philharmonique libanais et il sera clôturé le 6 avril par la Nuit des musées », a ajouté le ministre Daoud en signalant une nouveauté au programme : une conférence littéraire le 21 mars à la Bibliothèque nationale à Sanayeh.
D’autres interventions faites par des représentants de la Suisse, la Belgique ou encore du Mexique ont poursuivi la conférence de presse annonçant les activités du mois de mars.
Pour mémoire
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Tous les indicateurs démontrent que la francophonie progresse partout dans le monde, le Liban qui est teaditionnellement un amoureux de la langue de Molière, n'y fait pas exception. L'anglais est devenue la langue commerciale et le français de la poésie, de l'art et du bon vivre.
Sarkis Serge Tateossian
12 h 45, le 02 mars 2019