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Liban - Gouvernement

Consensus autour d’un retour au calme en Conseil des ministres

L’ouverture du premier Conseil des ministres, jeudi dernier. Photo Dalati et Nohra

Le climat de tension qui a régné lors de la première séance du Conseil des ministres, jeudi dernier, serait-il à même de se répéter aujourd’hui ? Prévue aujourd’hui à 11h au Grand Sérail, la deuxième réunion du nouveau gouvernement risque de buter sur les mêmes dossiers problématiques, à savoir les questions de la distanciation du Liban par rapport aux conflits régionaux, la normalisation des relations avec la Syrie ainsi que le retour des réfugiés syriens... À moins qu’il ne soit tout simplement décidé d’occulter ces dossiers…

Le ministre des Affaires sociales, Richard Kouyoumjian, qui était monté au créneau jeudi dernier par rapport à la visite quelques jours plus tôt du ministre d’État pour les Affaires des réfugiés Saleh Gharib en Syrie, a affirmé s’attendre à une réunion « calme » aujourd’hui. « Nous allons aborder des sujets pratiques en Conseil des ministres. Les Forces libanaises vont présenter une approche pour régler le dossier des réfugiés. Nous sommes dans une optique de travail et non de confrontation », a déclaré M. Kouyoumjian hier à L’Orient-Le Jour. « Nous sommes pour le retour des réfugiés mais nous savons d’ores et déjà que le régime syrien n’en veut pas », a-t-il ajouté. « Il n’y aura pas, à ma connaissance, de sujets politiques à l’ordre du jour. La dernière fois, nous avions ouvert des sujets litigieux car il y avait eu violation de la déclaration ministérielle. Les dossiers épineux seront désormais réglés à Baabda », a souligné M. Kouyoumjian.

Jeudi dernier, le débat autour de la distanciation et des rapports avec Damas avait été rapidement expédié par le président de la République Michel Aoun, qui s’était empressé de lever la séance au moment où les discussions commençaient à s’enflammer. Ce débat était alimenté par la visite de Saleh Gharib en Syrie, ainsi que par les propos de son collègue de la Défense, Élias Bou Saab, qui avait pris la veille la défense de la souveraineté syrienne lors de la conférence de Munich, contrevenant ainsi au principe de distanciation mis en avant par la déclaration ministérielle.

Il semblerait donc que l’heure est au retour au calme au sein du gouvernement. Une déclaration du ministre des Déplacés, Ghassan Atallah, allait hier dans ce sens. « Dans le souci de favoriser des débuts confortables pour le travail du gouvernement, nous espérons que les dossiers litigieux seront évités. Ces sujets devraient être abordés calmement lors des discussions entre les blocs politiques, afin de laisser au Conseil des ministres le temps d’avaliser les projets urgents qui importent aux gens, à savoir le dossier des déchets ménagers ou celui de l’électricité », a dit M. Atallah dans un communiqué.

Du côté du Parti socialiste progressiste, son chef Walid Joumblatt a annoncé une prochaine conférence sur la question des réfugiés syriens. « Le dossier des réfugiés syriens ne peut être abordé par le biais de la surenchère politique. Nous allons tenir une conférence qui regroupera des spécialistes des questions de réfugiés. Nous espérons un échange objectif qui permettra d’arriver à des recommandations applicables », a écrit M. Joumblatt sur Twitter. Le PSP a par ailleurs mis sur la table le dossier conflictuel de l’électricité, lors d’une réunion de son groupe parlementaire entièrement consacrée à ce sujet hier. « Nous serons intransigeants par rapport à la désignation d’un conseil d’administration pour Électricité du Liban et la mise en place d’une instance d’organisation du secteur », a dit le député Hadi Abou el-Hosn à l’issue de la réunion.


(Lire aussi : Pourquoi il faut séparer le dossier des réfugiés de celui de la normalisation avec Assad)

Le conflit sur les prérogatives

Il va sans dire que la question des prérogatives du président de la République et du Premier ministre a été remise à l’ordre du jour après le Conseil des ministres houleux de la semaine dernière. Afin d’éviter toute polémique, le courant du Futur a tenu à couper court aux supputations lors de sa réunion hebdomadaire tenue mardi à la Maison du Centre. « Il est inacceptable de mettre en doute la coopération entre la présidence de la République et la présidence du Conseil… Il n’y a aucun intérêt à fabriquer de toutes pièces des batailles sur les prérogatives constitutionnelles. La Constitution est claire à ce sujet », a dit le courant du Futur dans un communiqué. Le Premier ministre Saad Hariri avait déjà appelé à éviter les problèmes lors des réunions du Conseil des ministres. Il a également mis l’accent sur l’importance de concentrer les efforts sur les mécanismes juridiques et législatifs du programme ministériel. Cet appel est également adressé au président, qui a prêté serment et promis de préserver la Constitution «, poursuit le texte.

Interrogé par L’Orient-Le Jour au sujet du respect des prérogatives des uns et des autres, l’avocat Hassane Rifaï, ancien membre du bureau politique du courant du Futur, a estimé que la formation haririenne « a évité de nommer les choses telles quelles, tout en faisant allusion au fait qu’il y a eu un certain dérapage de la part du président ». « Le président de la République a clos la séance (jeudi dernier) pour éviter que les discussions ne s’enveniment, mais le Premier ministre ne faisait pas office de décor non plus (…). Le Futur essaie d’éviter une confrontation qui coïnciderait avec le début du travail du gouvernement », a-t-il dit. « La politique de l’État est dessinée par le gouvernement, a rappelé Hassane Rifaï. Le président ne peut pas décider seul des intérêts du pays. »

Commentant la visite de Saleh Gharib en Syrie, il a rappelé la prévalence du principe de « solidarité ministérielle ». « Un ministre ne peut agir de son propre gré. Il faut discuter les uns avec les autres au sein du gouvernement », a-t-il dit.

Même son de cloche du côté de l’ancien député et juriste Salah Honein. « Tout ministre doit présenter sa vision et son programme au gouvernement pour approbation. Que serait-ce alors s’il s’agit de partir en voyage officiel ? Un ministre qui part en mission a besoin d’un accord clair du gouvernement. Les ministres font partie du gouvernement et ils ne peuvent pas agir de leur propre chef », a indiqué M. Honein à L’OLJ. « Quand il y a un gouvernement où tout le monde est représenté, il faut s’attendre à ce qu’il y ait des tensions », a-t-il toutefois ajouté.


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commentaires (4)

Ce qui va marquer ce mandat est le travail et le résultat économique qui se résume ainsi : 1- Electricité 24/24 et 100/ % libanaise 2- Déchets résolus et pays propre avec moins d'odeurs indigestes. 3- hôpitaux et sécurité sociale pour tous. Bien sur l'eau, l'économie, le chômage et le reste...sont intimement liés à ces trois secteurs qu'il faut impérativement les mettre sur pied.

Sarkis Serge Tateossian

12 h 53, le 02 mars 2019

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Commentaires (4)

  • Ce qui va marquer ce mandat est le travail et le résultat économique qui se résume ainsi : 1- Electricité 24/24 et 100/ % libanaise 2- Déchets résolus et pays propre avec moins d'odeurs indigestes. 3- hôpitaux et sécurité sociale pour tous. Bien sur l'eau, l'économie, le chômage et le reste...sont intimement liés à ces trois secteurs qu'il faut impérativement les mettre sur pied.

    Sarkis Serge Tateossian

    12 h 53, le 02 mars 2019

  • Donc les 33 élèves plus leurs deux maîtres d'école se sont enfin rendu compte qu'ils devaient être sages en classe, et ne plus chahuter pour un rien ? Irène Saïd

    Irene Said

    17 h 12, le 28 février 2019

  • QU,EST-CE QUE CA VEUT DIRE CE TITRE ? RIGOLONS POUR RIGOLER ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 07, le 28 février 2019

  • QUE VEUT LE PEUPLE GRANDIOSE ET FIER DU LIBAN ? que ces honorables ne s'echarpent plus , signe que tout rentre dans l'ordre. Reste a savoir de quel Ordre i s'agit. Mais la C trop demander, le peuple grandiose et fier n'a pas a le demander, et donc n'a pas a le connaitre. Sauf lorsqu'il sera trop tard.

    Gaby SIOUFI

    10 h 56, le 28 février 2019

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