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Culture - Festival al-Bustan / Rencontre

L’emprise de Rossini via la somptueuse voix de Javier Camarena...

Les retentissants bis au Metropolitan de New York en février dernier pour sa prestation dans «  La fille du régiment » de Donizetti, une véritable prouesse vocale, ont empli de leur clameur les annales du monde lyrique. Beit-Méry a accueilli hier soir Javier Camarena, ténor partout acclamé, pour un récital unique avec Rossini, ses fioritures, sa virtuosité et sa colorature...

Photo Chehadé Yared

Javier Camarena a 43 ans, une bouille sympa, des yeux vert de gris clairs, un large sourire, une gourmette en argent au poignet, une silhouette trapue et un propos facile et liant, sans coquetteries de diva. Voici un ténor mexicain tenu pour le nouveau Caruso, qui a été à l’affiche avec Cecilia Bartoli, Nathalie Dessay, Anna Netrebko, Pretty Yende, ou Diana Damrau, tout en se hissant au rang de Luciano Pavarotti et Juan Diego Flórez.

Doté d’une force et d’une beauté vocales avec un sens aigu des nuances, le chanteur lyrique a charmé les belcantistes du Bustan, hier soir, en prêtant ses pianissimos et fortissimos au répertoire si ample et panaché de Rossini, Le cygne de Pesaro comme la postérité l’a surnommé, mais aussi de son proche ami Manuel Garcia (chanteur, compositeur, chef d’orchestre et impresario), né à Séville, père de la Malibran et de Pauline Viardot, qui a collaboré avec le maître à la musique du Barbier de Séville, dont il a signé d’ailleurs tous les recitativo…

Celui qui est sans doute le moment fort de cette 26è édition du festival s’est entretenu avec L’Orient-Le Jour la veille de son concert. Les vocalises encore non entamées, Javier Camarena est assis au salon de l’hôtel et, par-delà la grande baie vitrée, regarde amoureusement la mer. Du moins ce qu’on peut en apercevoir par-delà la brume de la pollution… Dans un anglais impeccable, mais étoilé d’un accent mexicain, comme une douce attaque d’aria, il a dit attendre « beaucoup » de cette première visite au Liban et dans la région. « Je suis arrivé mercredi soir et je n’ai pas eu le temps encore de me faire une opinion… Mais je sens que c’est plein d’énergie. Et puis ce coin de verdure où je suis est absolument charmant! » sourit-il. Comment définit-il le chant et sa voix ? « Chanter est mon expression favorite. C’est mon moyen de m’exprimer et de communiquer avec les autres. Je trouve auprès du public un bon écho. C’est l’expression de mon cœur et de mon âme : pour moi, chanter, c’est cela ! Et si j’ai à définir ma voix, c’est unique. C’est mon instrument favori depuis plus de 24 ans. Je me découvre souvent – je veux dire vocalement. La plupart des fois, je fais ce que je veux de ma voix, je la maîtrise aujourd’hui mieux que par le passé », assure celui qui répète combien il aime la vie. « J’aime la vie et vivre dans la vie. À part chanter, il y a tellement de choses que j’aime faire et découvrir. J’ai certes un côté romantique. Tenez, me réveiller, respirer, voir le soleil (de Mexico), le ciel, savourer les saveurs, les parfums, goûter mes mets différents… J’attends ceux du Liban. Rester avec mes enfants, mon épouse. J’aime toutes ces choses qui font l’apprentissage de la vie. »

Quel menu pour les festivaliers amoureux du belcanto ? « Tout d’abord je suis accompagné par mon excellent pianiste de toujours Angel Rodriguez. Le programme inclut des extraits et des arias de Rossini, tels ceux tirés du Barbier de Séville, Cendrillon, Guillaume Tell, L’Italienne à Alger, Ricciardo e Zoraide. Mais aussi des œuvres de Manuel Garcia dont des passages d’El Gitano por amor, un grand opéra sans doute commencé à Mexico et terminé en France avec un mélange de style ibérique et d’influence de Meyerbeer. »

Un dernier mot aux spectateurs ? « Tout d’abord merci ! Et ensemble, pour passer une belle soirée, nous allons jouir de ce stratosphérique compositeur, et je vais tenter de projeter tout à travers sa musique. Je suis très heureux d’être ici et j’espère faire full house ! » Une promesse bien tenue.

Javier Camarena a 43 ans, une bouille sympa, des yeux vert de gris clairs, un large sourire, une gourmette en argent au poignet, une silhouette trapue et un propos facile et liant, sans coquetteries de diva. Voici un ténor mexicain tenu pour le nouveau Caruso, qui a été à l’affiche avec Cecilia Bartoli, Nathalie Dessay, Anna Netrebko, Pretty Yende, ou Diana Damrau, tout en se hissant au...

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