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Liban - Législatives partielles

Législatives partielles : Samer Kabbara annonce sa candidature pour « rendre ses droits » à Tripoli

L’homme d’affaires dénonce des « tentatives de faire élire d’office » Dima Jamali, la candidate du courant du Futur dont la députation avait été invalidée.

Samer Kabbara, un des candidats au siège sunnite vacant de Tripoli. Photo tirée de son compte Twitter

Les candidatures au siège sunnite vacant de Tripoli commencent à se dessiner petit à petit. Après que le courant du Futur a annoncé que ce sera Dima Jamali, sa députée déchue de son siège dans la capitale du Nord, qui candidatera pour les partielles du 14 avril prochain, c’était hier au tour de l’homme d’affaires Samer Kabbara de dévoiler sur les réseaux sociaux son intention de se présenter aux élections. M. Kabbara, qui est le neveu du député Mohammad Kabbara (courant du Futur), devrait présenter officiellement sa candidature demain lors d’une conférence de presse prévue au Quality Inn, à Tripoli, à 17h30.Contacté par L’Orient-Le Jour, Samer Kabbara a insisté sur le fait que la bataille électorale qui s’annonce « n’est nullement politique ». « Il s’agit de rendre ses droits à Tripoli dans tous les domaines », a-t-il confié. Interrogé sur la teneur de la bataille électorale, il a dénoncé des « tentatives de faire élire Dima Jamali d’office, sans bataille ».

La députation de Mme Jamali avait été invalidée fin février par le Conseil constitutionnel, suite à un recours présenté par Taha Naji, candidat malheureux des Ahbache (islamistes prosyriens) qui se présentait sur la liste du député Fayçal Karamé. Vendredi dernier, le président Michel Aoun avait signé le décret de convocation du collège électoral pour la tenue des élections qui seront organisées selon le mode majoritaire. « Nous voulons quelqu’un qui nous représente et qui puisse rendre ses droits à notre ville marginalisée aux niveaux économique, du développement et dans la fonction publique, a confié Samer Kabbara à L’OLJ. Mme Jamali a été imposée aux Tripolitains. Elle ne vit même pas à Tripoli. Elle a été députée de la région pendant neuf mois (depuis les élections en mai dernier) et n’a même pas pensé à ouvrir un bureau ici, a-t-il dit. Il y a beaucoup de jeunes Tripolitaines éduquées et capables qui sont proches du Premier ministre Saad Hariri. »

Concernant ses opinions politiques, M. Kabbara se dit « partisan du 14 Mars », tel qu’il a été prêché à ses débuts. « J’ai lutté au sein du 14 Mars et si le 14 Mars avait continué sur sa lancée, on n’en serait pas là. Le 14 Mars a été démantelé par Saad Hariri, Walid Joumblatt (chef du Parti socialiste progressiste) et Samir Geagea (chef des Forces libanaises) », a-t-il estimé, avant d’ajouter : « Je n’ai rien contre Saad Hariri ou Mohammad Kabbara, mais la ville a besoin de développement. » Âgé de 39 ans, Samer Kabbara travaille dans le secteur des affaires entre Beyrouth et les Émirats arabes unis. Sa décision de candidater a poussé certains à y voir une mise à mal des projets de son oncle, Mohammad Kabbara, qui se préparait à transmettre la députation à son fils.


(Lire aussi : Rifi redistribue les cartes avant « son » 14 mars ?)

Jamali candidate, « malgré les rumeurs »

Dima Jamali a pour sa part assuré hier qu’elle sera bien candidate aux élections législatives partielles dans le caza de Tripoli « avec le grand soutien de Saad Hariri ». « Je poursuis ma campagne avec le grand soutien de Saad Hariri, du courant du Futur, de mes amis et de ceux qui m’aiment », a déclaré Mme Jamali dans un communiqué publié dans la journée, « malgré les campagnes et les rumeurs ». La candidate du Futur a fait part de son désir d’être « aux côtés des habitants de Tripoli pour améliorer leur situation et lutter pour la mise en place de projets de développement dans la ville ». Concernant Taha Naji, il n’est pas clair pour l’instant s’il sera déclaré candidat du 8 Mars et des sunnites prosyriens aux élections partielles. Par ailleurs, l’ancien ministre Achraf Rifi, qui fait partie des opposants sunnites à M. Hariri depuis que ce dernier a soutenu Michel Aoun à la présidence, devrait annoncer sa propre candidature après-demain, jeudi 14 mars, en hommage au mouvement du 14 Mars. M. Rifi avait créé la surprise le week-end dernier, après s’être rendu chez Fayçal Karamé. Une visite interprétée par les observateurs comme étant une rencontre à des fins électorales. Des supputations que M. Karamé a démenties hier lors du lancement du nouveau slogan de sa formation politique. « Achraf Rifi m’a rendu visite pour me remercier de m’être rendu à son chevet et à celui de ses filles lorsqu’elles ont été victimes d’un accident de voiture. Nous avons été surpris par les attaques des mouches informatiques du courant du Futur qui évoquent des alliances en vue des élections, sachant que M. Rifi n’a pas encore annoncé sa candidature, a lancé M. Karamé. Nous soutiendrons M. Rifi ou n’importe qui d’autre, même s’il appartient au courant du Futur, si ces personnes ont des projets pour le bien de la ville », a-t-il poursuivi.

M. Karamé a ensuite répondu aux propos du secrétaire général du courant du Futur, Ahmad Hariri, qui avait fait état jeudi à Tripoli lors du lancement de la campagne de sa formation pour la partielle de sa volonté de « briser le Hezbollah » dans la ville, en allusion à la Rencontre consultative sunnite. S’adressant directement au Premier ministre Saad Hariri, il l’a accusé de tenir un double langage en fonction des circonstances. « Celui qui a collaboré avec le Hezbollah, qui continue à le faire et qui bénéficie de sa couverture, c’est vous, au point que vous êtes devenu Premier ministre grâce au Hezbollah. C’est également vous qui avez accordé votre couverture à l’armée libanaise dans sa bataille aux côtés de l’armée syrienne à Ersal (...) », a ajouté Fayçal Karamé.Du côté de la société civile, c’est Yahia Mawloud, candidat malheureux aux législatives de mai dernier, qui est pressenti pour se présenter aux élections, dans le cadre de la coalition Koullouna Watani. « La société civile à Tripoli va sûrement présenter un candidat. Nous sommes en train d’étudier nos options et nous rendrons notre décision publique avant le 20 mars », a confié M. Mawloud à L’OLJ. « Mme Jamali ne pourra pas être élue d’office. Si tout le monde se désiste, vous pouvez être sûrs que je lui ferai face », a-t-il ajouté.




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commentaires (2)

QUAND IL Y A DES ELECTIONS TOUS SE PRESENTENT EN SAINTS !

LA LIBRE EXPRESSION

22 h 58, le 12 mars 2019

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Commentaires (2)

  • QUAND IL Y A DES ELECTIONS TOUS SE PRESENTENT EN SAINTS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    22 h 58, le 12 mars 2019

  • Le pauvre Saad, il a bon dos, tout le monde lui tombe dessus quand il est question du démantèlement du 14 mars et c’est vrai que lui et ses associés ont tout fait pour que ce mouvement disparaisse. Le Libanais de base, même si on le prend pour ce qu’il est, ne marche plus au son des grands mots mais à celui des espèces sonnantes et trébuchantes. À Tripoli il y aura des sous.

    Lecteurs OLJ 3 / BLF

    08 h 59, le 12 mars 2019

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