Israël redouble d'agressivité : au moins 16 morts en moins de 24 heures

Hécatombe au Liban-Sud, où pas moins de 16 personnes ont été tuées en moins de 24 heures. En effet, les affrontements entre Israël et le Hezbollah ont été particulièrement violents mercredi. En plus de la frappe qui a tué sept secouristes affiliés à la Jamaa islamiya dans le village de Hebbariyé dans la nuit de mardi à mercredi, l’État hébreu a mené deux autres opérations majeures dans la soirée.

La première a visé le village frontalier de Tayr Harfa (caza de Tyr). Le président du conseil municipal de la localité, Kassem Haïdar, a déclaré à notre correspondant au Liban-Sud Mountasser Abdallah qu’une frappe aérienne israélienne a ciblé une maison du village, la détruisant complètement. Selon une source sécuritaire, cette attaque a provoqué la mort de deux secouristes (affiliés au Hezbollah) et trois combattants du parti chiite. Ce dernier a identifié dans la soirée les victimes tombées dans ses rangs comme étant les combattants Ali Mohsel Akil, né en 1994 et originaire de Jibbein, Ismaïl Ali Moutlaq, né en 1989 (Yarine), et Hussein Ali Zouhour (1989, Yohmor el-Chakif), ainsi que les secouristes Kamel Fayçal Chéhadé, né en 1968 et originaire de Deir Antar, et Hassan Hussein Hassan (1995, Maraat Mechref).

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Peu de temps après la frappe sur Tayr Harfa, des avions de chasse israéliens ont pris pour cible un petit café à Naqoura (également dans le caza de Tyr), fréquenté par des habitants après l’iftar (rupture du jeûne pendant le ramadan). Le café a été directement touché, et au moins quatre personnes ont été tuées et plusieurs autres ont été blessées, a déclaré une source sécuritaire à L’OLJ. Parmi les victimes, deux membres du mouvement Amal, un membre du Hezbollah et un civil, tous originaires de la localité. Ce dernier a été identifié comme étant Issam Jouhair. Le mouvement Amal a de son côté rendu hommage à deux victimes dans ses rangs, un combattant, Ali Ahmad Mahdi, né en 1975, et un secouriste des scouts de la mission islamique (affiliés au mouvement), Hussein Ahmad Jouhair (1978). Le Hezbollah a, lui, annoncé la mort d'un de ses combattants, Ali Abbas Yazbeck (2001).

Après le bombardement, les habitants de la région se sont rués vers l’hôpital où les victimes ont été transportées pour faire des dons de sang.

« Opérations très significatives »
Dans ce contexte, le chef du commandement nord de l’armée israélienne, Ori Gordin, a affirmé lors d’une séance d’entraînement de son unité qu’Israël « mène des opérations très significatives contre le Hezbollah » suite à l’attaque de ce dernier sur Kyriat Shmona. En effet, le parti chiite avait lancé dans la journée des dizaines de roquettes en représailles à la frappe sur Hebbariyé, tuant un civil israélien. « Nous continuerons et serons agressifs, afin de faire mal et repousser le Hezbollah de manière significative, a-t-il menacé. Si nous devons agir, nous agirons dès ce soir, nous sommes prêts. »

Même son de cloche du côté du porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari, qui a estimé que le Hezbollah « continue de prendre des risques » au Liban-Sud. « Le territoire libanais en profondeur se transforme en une zone de guerre », a-t-il prévenu. Et de toutefois nuancer : « Les conditions pour un accord avec le Hezbollah ne sont pas réunies, mais un accord à Gaza pourrait faciliter les choses. » « Quand l’armée recevra des consignes du pouvoir politique de mener une opération militaire au Liban, elle s’y conformera. Mais nous avons remarqué que parvenir à un accord est préférable à la confrontation militaire », a-t-il encore dit.